Alors que les obsèques de Philippine ont eu lieu vendredi, des centaines de personnes se sont rassemblées place Denfert-Rochereau à Paris, pour dénoncer le meurtre de cette étudiante tuée dans le bois de Boulogne par un Marocain de 22 ans. Ce dernier était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et avait déjà été condamné pour viol en 2019. Un viol dont la victime, qui demeure anonyme, a écrit une lettre hier à l'Agence France-Presse.
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La question centrale de la récidive
"Je suis la première victime de Taha O", écrit-elle à l'AFP, exprimant d'abord son soutien à la famille de Philippine. "Je suis immensément triste. J'aimerais les réconforter, mais je ne fais face qu'au vide insupportable laissé par sa mort."
Elle explique avoir tout fait pour que ce qui lui est arrivé ne se répète pas, décrivant son parcours, du dépôt de plainte au procès. Elle avait pour espoir que sa démarche protégerait d'autres femmes. "Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ?", poursuit-elle dans sa lettre. "Pourquoi n'a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu'au meurtre d'une jeune femme ?", tout en ajoutant que le dysfonctionnement de l'OQTF ne devait pas oblitérer la question primordiale de la récidive.
C'est cette question qui l'a motivée à écrire cette lettre, pour interpeller les pouvoirs publics et demander le lancement d'une commission d'enquête à ce sujet.