Le principal suspect du meurtre de Philippine, dont le corps avait été retrouvé dans le Bois de Boulogne fin septembre, va être extradé mercredi vers la France. Jusqu'à présent, Taha O., marocain de 22 ans sous OQTF, refusait son extradition.
Taha O., principal suspect du meurtre de Philippine en septembre, qui a été arrêté en Suisse, doit être extradé mercredi vers la France, a indiqué lundi 4 novembre à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de CNews. Il a été entendu une nouvelle fois ce lundi par le ministère public du canton de Genève et a confirmé son consentement à une remise à la France selon une procédure d'extradition simplifiée, a de son côté indiqué le parquet de Paris. Son avocate en Suisse, Me Florence Yersin, avait déjà annoncé mardi dernier qu'il avait accepté cette extradition, après l'avoir refusée dans un premier temps . La date de son transfèrement n'était toutefois pas connue.
>> LIRE AUSSI - Meurtre de Philippine : «J'ai tout fait pour que ce qui m'est arrivé ne se répète pas», insiste une première victime
Condamné en 2021 pour viol en France
Philippine, étudiante de 19 ans à l'université Paris-Dauphine, a été retrouvée enterrée dans le bois de Boulogne, dans l'ouest parisien, le 21 septembre. Une information judiciaire a été ouverte pour viol et homicide. Taha O., Marocain âgé de 22 ans et principal suspect, a été arrêté à la gare principale de Genève le 24 septembre.
La France a déposé une demande d'extradition le 9 octobre mais le suspect avait refusé dans un premier temps d'être extradé. "La personne poursuivie n'a pas consenti à une extradition simplifiée", avait indiqué une porte-parole de l'Office fédéral de la Justice dans un courriel à l'AFP. "Nous avons dès lors eu un délai de 14 jours qui nous a été imparti pour déposer des déterminations à l'Office fédéral de la justice. Et durant ce délai, j'ai pu m'entretenir avec mon client sur les conditions de l'extradition", avait précisé mardi l'avocate du suspect.
"Mon client a pris sa décision après avoir compris les tenants et les aboutissants de la procédure d'extradition (...). C'est un choix éclairé de sa part", a-t-elle poursuivi. Ce meurtre a suscité un immense émoi en France et aussi un virulent débat public. Le suspect a déjà été condamné en 2021 pour viol, puis libéré en juin 2024, "en fin de peine", selon le parquet de Paris. Il avait ensuite été placé en centre de rétention administrative à Metz. A sa sortie, il a été assigné à résidence dans un hôtel de l'Yonne où il ne s'est jamais rendu. N'ayant pas respecté son obligation de pointer, il a été inscrit au fichier des personnes recherchées la veille du meurtre, le 19 septembre.
Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, ce qui a provoqué de vives réactions, en particulier à l'extrême droite. Après ce meurtre et l'arrestation du suspect en Suisse, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a également exhorté à "faire évoluer notre arsenal juridique". Le 26 septembre, le président Macron avait exprimé "l'émotion de toute la Nation" après un "crime odieux" et estimé qu'il fallait "chaque jour mieux protéger les Français". Dans une lettre adressée à l'AFP, une précédente victime du suspect avait pris la parole pour réclamer davantage de moyens afin de prévenir "la récidive des crimes sexistes et sexuels".