Le parquet de Marseille a annoncé samedi l’interpellation de 15 personnes en début de semaine et la saisie de près de 1,2 million d’euros dans une enquête de grande envergure portant sur le blanchiment lié au trafic de stupéfiants.
Arrestations et saisie dans plusieurs régions
Parmi les personnes interpellées lundi par l’antenne marseillaise de l'Office antistupéfiants (Ofast), cinq résidaient à Marseille. Deux autres ont été arrêtés dans le Vaucluse, transportant 1,2 million d’euros dans un fourgon équipé d'une cache. En Île-de-France, huit individus ont également été arrêtés avec l’aide de l'antenne Ofast de Nanterre, précise Nicolas Bessone, procureur de Marseille, confirmant une information du Parisien.
Les investigations ont révélé un système très actif de collecte des fonds générés par le trafic de drogue . Selon le procureur, plusieurs fois par semaine, des chauffeurs utilisaient des véhicules équipés de caches pour collecter des sacs de billets, souvent contenant des centaines de milliers d’euros, auprès de différents réseaux de trafic à travers la France. Les fonds étaient ensuite centralisés en région parisienne avant d’être blanchis par le biais de multiples sociétés.
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Une enquête qui s’inscrit dans un contexte de violence accrue
Jeudi, trois des suspects ont été présentés à un juge d’instruction et mis en examen pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et blanchiment. L'un d'eux a été placé en détention provisoire, tandis que les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Les autres suspects seront également présentés à des juges d’instruction, avec des réquisitions de placement en détention provisoire prévues.
Cette enquête, initiée à l’été 2023 par le parquet de Marseille, avait déjà abouti en septembre à la saisie de 43 kg de cocaïne et de 50 000 euros en espèces, ainsi qu’à la mise en examen de trois personnes. Ce coup de filet intervient au lendemain de la visite des ministres de l'Intérieur, Bruno Retailleau , et de la Justice, Didier Migaud, à Marseille .
Face à une escalade de violence liée aux guerres de territoire entre gangs de narcotrafiquants, les ministres ont annoncé un plan de lutte contre le crime organisé et promis un renforcement des moyens de l'Ofast pour agir plus efficacement. En 2023, le narcotrafic a causé 49 morts à Marseille, dont sept mineurs, un triste record. Depuis le début de l’année, 17 homicides liés à la drogue y ont déjà été recensés.