Jusqu'à 80% de policiers municipaux prévus sur le terrain seront en grève pour le réveillon de la Saint-Sylvestre et le 1er janvier, affirment dimanche deux organisations à l'origine du mouvement qui réclame notamment de meilleures conditions de rémunération.
L'entourage de la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales Dominique Faure, qui avait dit lundi dernier, avoir "bon espoir" d'arriver à un accord avec les représentants des 26.000 policiers municipaux, a confirmé à l'AFP une réunion le 12 janvier lors de laquelle elle leur "fera des propositions". L'objectif de la ministre "est de trouver un accord en début d'année", a ajouté son entourage.
Pour ce second appel à la grève pendant les fêtes de fin d'année, après le réveillon de Noël, "on pense qu'entre ceux qui vont faire grève et ceux qui vont venir mais n'assurer que les missions urgentes, on va arriver à 80%", a indiqué à l'AFP Stéphane Poupeau, président du Syndicat national sécurité publique (SNSP).
Dimanche et lundi, certains agents interviendront ainsi en cas "de danger pour les personnes ou biens, d'agressions, d'incendies avec risque de propagation, mais pas sur les incivilités du quotidien", a précisé ce policier municipal de Tours.
Entre 20% et 80% de grévistes selon les départements
S'il est "assez compliqué d'avoir des retours", chaque police municipale dépendant de sa mairie, Thierry Colomar, président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF), prévoit aussi une mobilisation "autour de 80% d'ici ce soir" avec une "tendance, de 20% à 80% selon les départements, qui augmente au fil de la journée".
Selon Thierry Colomar, les remontées font état d'environ 50% de grévistes en Corse, Dordogne ou dans la Creuse, 60% en Gironde et Indre-et-Loire, 70% dans le Lot ou en Guadeloupe et 75% à Mayotte.
>> LIRE AUSSI - Paris : les autorités face aux défis sécuritaires pour le Nouvel An sur les Champs-Élysées
Le ministère s'est refusé à commenter l'ampleur de cette mobilisation, soulignant toutefois que "les deux principales organisations syndicales (FO-police municipale et la FA-FPT) n'appellent pas à la grève", ce qui montre que "ce dialogue est en bonne voie".
Pour l'entourage de Dominique Faure, "cette grève ne pose pas la question de la sécurité" lors de la nuit du Nouvel An, pour laquelle le gouvernement mobilise plus de 90.000 policiers et gendarmes, car "les policiers municipaux sont responsables".
Le collectif de "policiers municipaux en colère", comprenant plusieurs syndicats et associations, s'oppose notamment à une modification du calcul de leur régime indemnitaire, qui leur serait moins favorable selon eux, et à la non prise en compte d'une indemnité mensuelle dans le calcul de leur pension de retraite.