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Caroline Baudry // Crédits : DELPHINE MAYEUR / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Pendant que les indépendantistes appellent à continuer les barrages en Nouvelle-Calédonie, l'appareil judiciaire fonctionne à plein régime. 533 personnes ont déjà été placées en garde à vue et plus de 50 ont déjà été jugés en comparution immédiate. Europe a assisté un l'un de ces procès. 

Un très lent retour au calme. La CCAT, cellule politique née des franges les plus radicales des partis indépendantistes, appelle à la poursuite des barrages filtrants en Nouvelle-Calédonie. Pendant ce temps, la justice fonctionne à plein régime pour juger les auteurs des exactions sur le "caillou" peuplé de moins de 300.000 habitants. Selon les représentants de l'État, les émeutiers seraient au nombre de 5.000. 

553 personnes ont déjà été placées en garde à vue, dont 300 pour des vols et des dégradations, 77 pour violences sur les forces de l'ordre et 60 pour atteinte aux personnes. Plus de 50 personnes ont déjà été jugées en comparution immédiate. Europe 1 assisté à l'un de ces jugements.

Des profils peu politisés  

"Je m’excuse", lance depuis le box l’un des accusés. Débardeur en treillis et cheveux ramassés en épais chignon, après 10 minutes de délibéré, ce récidiviste est condamné à 375 euros d’amende pour vol dans une habitation, et un supermarché. Affaire suivante, une personne est condamnée à 3 mois de prison avec sursis pour avoir subtilisé de l’électroménager. Les émeutiers jugés, sont des hommes entre 17 et 40 ans et sans discours politique. 

"Ils reconnaissent agir pour leur pays comme on leur a demandé. Ce qu'ils nous disent. Dans le cadre de leurs auditions en garde à vue et à l'audience devant le tribunal, c'est qu'ils agissent effectivement sur les consignes d'un certain nombre de personnes, qu'ils appellent les anciens, ou parfois qu'ils identifient comme étant des responsables de la CCAT", indique à Europe 1, Yves Dupas, procureur de la République en Nouvelle-Calédonie. 

Du côté du groupe indépendantiste, on assure ne pas avoir appelé aux pillages. Mais une enquête est en cours pour déterminer les commanditaires présumés des exactions ajoute le magistrat. Pour l’instant, 50 émeutiers ont été incarcérés. 90 sont en attente de jugement et quelques-uns ont déjà été transférés en métropole, faute de place dans les prisons de l’archipel.