«On a senti qu'elle s'effondrait» : pour la veuve du chauffeur de bus tué à Bayonne, un procès fort en émotions

Le procès s'est ouvert à Pau. 1:10
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Gauthier Delomez, avec AFP (propos recueillis par Jean-Baptiste Marty) / Crédits photo : Philippe Roy / Aurimages via AFP
Le procès des agresseurs de Philippe Monguillot, chauffeur de bus mort en 2020 à Bayonne, s'est ouvert ce vendredi. Si les accusés ont exprimé leurs regrets, l'avocat de Véronique Monguillot, la veuve du chauffeur, a évoqué au micro d'Europe 1 une première journée émotionnellement difficile.

Une première journée de procès intense pour Véronique Monguillot. La veuve de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus décédé à Bayonne en juillet 2020 des suites de son agression, a vu les deux accusés, qui sont jugés pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Sur Europe 1, son avocat Alexandre Novion revient sur ce vendredi éprouvant. "Il y a eu un gros craquage en début d'audience, assez spectaculaire, où on a senti qu'elle s'effondrait", explique-t-il.

La première confrontation avec les agresseurs

Même si, théoriquement, ce premier jour "n'est pas la journée la plus dure", poursuit l'avocat, cela marque "le début du procès. Ce qui a été très saisissant, c'est que c'est la première fois qu'elle les a vus, c'est la première confrontation. Elle a découvert le visage de ceux qui ont tué son mari, et évidemment, il y a eu quelque chose de très fort", rapporte Me Alexandre Novion.

"Dans l'après-midi, on a pu noter la très grande dignité qu'elle a pu avoir avec ses filles autour d'elle", souligne Alexandre Novion auprès d'Europe 1.

Les regrets des accusés

Lors de l'ouverture du procès, les accusés ont exprimé leurs regrets. L'accusé principal, Wyssem Manai, lunettes à monture noire et chemise blanche, a déclaré : "Je ne suis pas un monstre, je n'ai pas voulu faire ça à Philippe Monguillot, cette histoire me hante." Tête basse, il a assuré à plusieurs reprises être "une personne normale". "Un procès, c'est une heure de vérité, ce n'est pas le moment de souffler sur les braises. Je fais de la défense juridique, pas du battage médiatique", avait déclaré son avocat, Me Thierry Sagardoytho, avant d'entrer dans la salle.

Son coaccusé, Maxime Guyennon, 25 ans lui aussi, polo blanc et cheveux mi-longs, se trouvait en liberté conditionnelle depuis moins de trois mois au moment des faits. Il a déclaré vouloir "payer sa dette à la famille de la victime, même si c'est impossible" et "laver la honte faite" à sa propre famille. Un troisième homme, âgé de 43 ans, est aussi jugé pour avoir fourni son assistance aux deux accusés, en l'occurrence en les hébergeant dans son appartement, permettant ainsi leur soustraction aux recherches et à l'arrestation. Dès 7h30, avant l'ouverture des débats, une douzaine de personnes se sont massées sur les marches du palais de justice de Pau, "en soutien à Véronique Monguillot et ses filles", pour "demander des peines exemplaires".