Trois ans après la mort de Philippe Monguillot, un chauffeur de bus à Bayonne, roué de coups par des passagers refusant de porter un masque sanitaire, ses deux agresseurs présumés et un complice comparaissent à partir de vendredi devant la cour d'assises de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais même s’ils sont aux assises, les deux accusés ne vont pas comparaître pour meurtre aggravé car l'intentionnalité de tuer n’a pas été prouvée. Ils sont toutefois aux assises à cause de leur passé judiciaire.
"Je n’arrive pas à comprendre"
Un chef d’accusation que n’admet pas la veuve du chauffeur de bus Véronique Monguillot. Jointe par téléphone, cette dernière assure que les deux agresseurs ont délibérément voulu tuer son mari. "Il y a quand même des mots qui ont été employés : 'On va te démonter, on va te finir'. Il y a des témoignages. Et c’est ce qu’il s’est passé, l’individu est revenu pour le finir avec l’ultime coup qui n’a fait qu’aggraver ce qu’il lui avait fait déjà au sol. Donc pour moi l’intention y est c’est ça que je n’arrive pas à comprendre", a-t-elle déclaré la voix serrée.
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De leur côté, les accusés se défendent. Pour eux, les coups portés à la victime n’avaient pas pour objectif de le tuer. Car Philippe Monguillot est en réalité tombé à la renverse après un ultime coup de poing. Une chute durant laquelle sa tête a heurté le sol entraînant une perte de connaissance. Une version que ne peut recevoir la veuve du chauffeur de bus. "Sans justice, il n’y aura pas de deuil". Et pour elle, la justice passe par la reconnaissance de cette qualification en "meurtre". Les accusés sont écroués depuis les faits. Ils encourent une peine de 20 ans d'emprisonnement.