Peines de prison contre les cyberharceleurs de l'ex-président de l'OM

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Onze hommes se présentant comme des supporters de l'Olympique de Marseille ont été condamnés mardi à Paris à des peines de prison de trois mois avec sursis à six mois ferme pour le cyberharcèlement et des menaces de mort contre l'ex-président du club, Jacques-Henri Eyraud.

Les onze prévenus, âgés de 25 à 52 ans, devront en outre payer solidairement 20.000 euros à Jacques-Henri Eyraud, 56 ans, en réparation de son préjudice moral et 5.000 euros pour son préjudice d'image.

Ni l'ancien patron de l'OM ni aucun des onze prévenus n'étaient présents à l'audience. Le tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait réclamé des peines de deux à huit mois de prison avec sursis contre les onze hommes, jugés pour avoir posté des messages de haine sur le réseau social Twitter devenu X.

"On aura ta peau", "Qu'on le pende ce fils de chien", "Ça va mal finir pour toi" menaçaient ces messages postés en janvier et février 2021. Des caricatures montrant Jacques-Henri Eyraud décapité ou le corps sous une guillotine avec comme réceptacle un panier d'osier marqué "droit au but" (la devise de l'OM) avaient également été postées.

 

Un prévenu condamné à de la prison ferme

Jérémy A., 44 ans, animateur du site OM Passion, qui a posté ces caricatures, a écopé de douze mois de prison avec sursis. Comme les autres prévenus, il devra en outre accomplir un stage de citoyenneté et ne pas chercher à entrer en contact avec la victime durant deux ans. Il s'est aussi vu infliger une peine de privation d'éligibilité de deux ans.

Seul prévenu à être condamné à une peine de prison ferme, aménageable sous forme de détention à domicile, Guillaume M., 29 ans, s'est vu en outre interdit d'exercer le métier d'éducateur spécialisé - qu'il occupe actuellement - durant cinq ans.

Au total, une centaine de personnes avaient posté des messages haineux mais seules onze d'entre elles qui se cachaient derrière un pseudonyme ont pu être identifiées et poursuivies par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH). Ces faits s'étaient déroulés en marge de graves incidents survenus le 30 janvier 2021, quand plusieurs centaines de supporters de l'OM, mécontents et cagoulés, s'en étaient pris violemment à la Commanderie, son centre d'entraînement.

"J'ai l'impression que les personnes poursuivies ont payé pour tout le monde et les incidents de la Commanderie", a déploré auprès de l'AFP Me Maximilien Neymon, à l'issue de l'audience. "Le tribunal a voulu faire un exemple".