Les prisons françaises sont-elles des passoires ? Mohamed Amra poursuivait ses activités criminelles depuis la prison de la Santé à Paris où il était incarcéré. Il pouvait détenir jusqu’à neuf téléphones dans sa cellule. Alors que les établissements pénitentiaires sont censés être sécurisés, une question se pose, par où ces portables peuvent-ils bien passer ?
Lieu par excellence du bricolage
Il faut comprendre que la prison est le lieu par excellence du bricolage où une fourchette en plastique peut être brûlée pour en faire une arme artisanale très tranchante. Tout, finalement, peut traverser les murs. Cela dépend de la taille de l’objet à faire rentrer. Au parloir, les fouilles ne sont pas systématiques. Une carte SIM cachée sous la langue peut passer inaperçue.
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Pour un téléphone ou de la drogue, cela se passe sur la coursive. On appelle ça des "parachutages". En fait, des complices qui appartiennent au réseau lancent depuis l’extérieur des paquets vers la cour de promenade, récupérés ensuite par les détenus. Et si des policiers ou des gendarmes patrouillent dans le coin, ce sont des drones, pilotés à distance qui déposent directement les colis sous les fenêtres des détenus.
Enfin, pour les objets les plus sensibles comme les armes, ou les grosses quantités de drogue, cela passe par les surveillants pénitentiaires eux-mêmes. Certains sont, eux et leur famille, menacés et donc contraints de collaborer avec un réseau criminel. D’autres, c’est aussi réalité, peuvent parfois tomber dans la corruption.