Procès des assistants parlementaires du RN : des réquisitions «outrancières» pour Marine Le Pen

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Alexandre Chauveau / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Marine Le Pen et 24 de ses parlementaires du Front national sont accusés de détournement de fonds au Parlement européen, de 2009 à 2016, ainsi que d'emplois fictifs. Les procureurs ont requis cinq ans d'emprisonnement dont deux fermes à l'encontre de Marine Le Pen, ainsi que cinq ans d’inéligibilité, qui pourrait s'appliquer immédiatement.

Touché par la foudre. Au procès des assistants parlementaires des eurodéputés du Front national, cinq ans de prison et cinq ans d'inéligibilité requis contre Marine Le Pen. Une peine exécutoire, donc applicable même en cas d'appel. L'horizon politique, et particulièrement la présidentielle de 2027, vient donc brutalement de s'assombrir. Marine Le Pen dénonce une "volonté de l'exclure de la politique", du fait d'un réquisitoire très sévère du parquet.

 

Une inéligibilité qui pourrait s'appliquer même en appel

 

Dès le début de l'audience, l'une des deux procureure, Louise Neyton évoque en effet un système de détournement de fonds inédit par son ampleur, sa durée et son caractère organisé. Elle parle d'une atteinte grave et durable aux règles du jeu démocratique, puis dénonce le mépris délibéré des auteurs de l'infraction présumée au premier rang. Marine Le Pen encaisse, stoïque et, à la sortie de l'audience, s'en prend au parquet. "C'est là la chronique annoncée de l'inéligibilité réclamée . Ce n'est pas une surprise. Je note que le parquet est extrêmement outrancier dans ses réclamations , notamment la réclamation de l'exécution provisoire." 

Alors, le Rassemblement national dénonce à l'unisson un procès politique et une tentative d'entrave au bon fonctionnement de la démocratie. Didier Migaud, lui, refuse de commenter ces réquisitions. Le garde des Sceaux était l'invité ce matin de la grande interview de Sonia Mabrouk sur Europe 1. 

"Je suis pratiquement le seul responsable politique à ne pas pouvoir commenter. La justice juge et les magistrats jugent à partir de la loi qui est votée par le législateur. Les peines sont dans la loi." Rappelons qu'il ne s'agit que des réquisitions. La décision du tribunal sera rendue le 27 novembre, après deux semaines de plaidoirie de la défense.