Procès des viols de Mazan : reprise des audiences avec huit nouveaux accusés

© Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP

Après une semaine d'interruption, le procès des viols de Mazan reprend ce lundi matin à Avignon, avec huit autres de cette cinquantaine d'hommes accusés d'avoir agressée sexuellement Gisèle Pelicot, à l'invitation de son ex-mari, qui la droguait.

"C'est un marathon, (...) mais elle reste combative et déterminée à aller jusqu'au bout, parce qu'elle est portée par cet élan de soutien qui dépasse les frontières de la France", a expliqué à l'AFP Antoine Camus, un des avocats de Gisèle Pelicot , désormais ex-épouse de Dominique Pelicot , le "chef d'orchestre" de ces viols qui se sont étalés sur 10 ans, de 2011 à 2020, au domicile conjugal du couple, à Mazan (Vaucluse).

 

Sur les 51 accusés de ce procès hors norme, emblématique des questions de la soumission chimique et du consentement, déjà 36 ont défilé, depuis le 2 septembre, devant la cour criminelle de Vaucluse, dont le verdict est attendu pour le 20 décembre.

"On fatigue beaucoup du côté de Gisèle Pelicot "

La plupart sont poursuivis pour viols aggravés et risquent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Parmi les 50 coaccusés, âgés de 26 à 74 ans, très peu assument, persistant avoir été invités voire appâtés, par Dominique Pelicot, pour participer au scenario d'un couple libertin.

"On fatigue. On fatigue beaucoup du côté de Gisèle Pelicot d'entendre à peu près systématiquement les mêmes explications des accusés sur le terrain juridique de l'intention, (...) entendre qu'elle a été victime de viol 'par accident', de viol 'par erreur de jugement', de viol 'à contre-coeur'. Finalement, ce qu'on vient lui expliquer, c'est qu'elle est victime exclusivement de son mari", a estimé Me Camus.

Des profils différents

Les huit accusés dont les cas seront étudiés à partir de lundi sont Saifeddine G., chauffeur routier de 36 ans ; Paul G., ouvrier de 31 ans, âgé de 22 ans au moment des faits ; Omar D., agent d'entretien de 36 ans ; Cendric V., manageur de restaurant de 42 ans ; Cédric G., technicien informatique de 50 ans, qui avait prévu de reproduire le même procédé de soumission chimique sur sa propre femme ; ou Romain V., célibataire séropositif de 63 ans qui s'est rendu à six reprises à Mazan, sans jamais porter de préservatif.

 

Hassan O., 30 ans, toujours visé par un mandat d'arrêt international, sera lui jugé in absentia. Ludovick B., intérimaire de 41 ans au chômage, est soupçonné lui d'avoir violé Gisèle Pelicot en 2019, avec la complicité de son ex-mari, au domicile de leur propre fille, Caroline Darian, en région parisienne.