Projet «d'action violente» : un jeune Afghan mis en examen et écroué

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Un Afghan de 22 ans, acquis à l'idéologie de l'État islamique selon le parquet antiterroriste, a été mis en examen samedi à Paris puis écroué, soupçonné d'avoir "fomenté" un "projet d'action violente" dans un stade de football ou un centre commercial. Il avait été interpellé avec deux autres hommes mardi en Haute-Garonne. 

Un Afghan de 22 ans, acquis à l'idéologie de l'État islamique selon le parquet antiterroriste, a été mis en examen samedi à Paris puis écroué, soupçonné d'avoir "fomenté" un "projet d'action violente" dans un stade de football ou un centre commercial. Conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste par un juge d'instruction puis placé en détention provisoire, selon le Pnat, confirmant une source proche du dossier.

"Association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes"

Il avait été interpellé avec deux autres hommes mardi en Haute-Garonne, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 27 septembre par le parquet national antiterroriste (Pnat) pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes". Ces trois hommes, âgés de 20 à 31 ans et dont deux sont frères, avaient été interpellés mardi matin à Toulouse et à Fronton par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), appuyés par le RAID, unité d'intervention de la police.

Selon une source proche du dossier, leur interpellation était intervenue à la suite de la réception d'un renseignement. "Les investigations réalisées ont mis en évidence l'existence d'un projet d'action violente visant des personnes dans un stade de football ou un centre commercial fomenté par l'un d'entre eux, âgé de 22 ans, de nationalité afghane et titulaire d'une carte de résident, dont plusieurs éléments établissent par ailleurs la radicalisation et l'adhésion à l'idéologie de l'État islamique", a indiqué samedi à l'AFP le Pnat. Selon une source proche du dossier, il vit en France depuis environ trois ans.

 

"Les investigations vont se poursuivre dans le cadre de l'information judiciaire"

Les deux autres hommes ont été libérés à l'issue de leur garde à vue. "Les investigations vont se poursuivre dans le cadre de l'information judiciaire", a rappelé le ministère public. Les dernières interpellations pour un projet d'action violente en France remontent à fin juillet. Deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et originaires de Gironde, avaient été mis en examen le 27 juillet, soupçonnés d'avoir créé un groupe sur les réseaux sociaux "destiné à recruter" des personnes "motivées (pour) perpétrer une action violente" pendant les Jeux olympiques.

Au total, trois attentats ont été déjoués pendant la période des JO, selon les autorités. Outre les deux jeunes de Gironde, l'un des projets visait des établissements, notamment des bars, autour du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne, et l'autre émanait d'un groupe qui avait planifié des attaques contre des institutions et des représentants d'Israël à Paris. Cinq personnes ont été mises en examen, dont un adolescent mineur, dans ces affaires. La "menace jihadiste représente 80% des procédures" diligentées par le Pnat, a rappelé mi-septembre le procureur antiterroriste Olivier Christen. "Au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures" de ce type que sur la même période en 2023, a-t-il ajouté.

Cet accroissement s'explique d'après lui par le "contexte géopolitique", mais aussi par "la reconfiguration notamment en Afghanistan" du groupe État islamique. En septembre, deux attaques du groupe État islamique au Khorassan (EI-K), la branche régionale de l'EI en Afghanistan, ont tué une vingtaine de personnes dans ce pays. L'attaque la plus meurtrière de l'EI-K avait fait 145 morts en mars dans une salle de concert à Moscou.