Quatre hommes, suspectés d'être impliqués dans l'assassinat d'un réfugié afghan à Colmar en août 2022, après une banale altercation sur le bruit d'un scooter, seront jugés par la cour d'assises du Haut-Rhin, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de la ville. Deux hommes, dont l'un était mineur à l'époque des faits, sont considérés par le juge d'instruction comme "coauteurs" et seront jugés pour assassinat, un crime passible d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour un majeur et que "l'excuse de minorité", si elle est retenue, peut ramener à 20 ans pour un mineur.
Ces deux suspects, qui se connaissent, résidaient à Colmar et avaient déjà été incarcérés par le passé, sur décision du tribunal pour enfants, après des condamnations pour divers faits de délinquance, notamment des dégradations et des infractions à la législation sur les stupéfiants. Ils avaient été placés en détention provisoire. Toutefois, le mineur, qui a reconnu être l'auteur du tir mais nié toute intention homicide, a été libéré à la suite d'une erreur de procédure. Les deux autres suspects, majeurs, seront jugés pour complicité.
Importuné par le bruit d'un scooter
Le dimanche 14 août 2022, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, était venu rendre visite à des amis dans le quartier Europe de Colmar, classé Quartier de reconquête républicaine (QRR). Cet employé du constructeur automobile Stellantis, à Mulhouse, et ses amis afghans étaient réunis au bas d'un immeuble lorsqu'ils ont été importunés par le bruit d'un scooter et ont demandé au conducteur de s'éloigner.
Une rixe avait alors éclaté entre les Afghans et le groupe au scooter avant qu'un coup de feu ne soit tiré, atteignant mortellement Abdul Quayyeem Ahmadzai au thorax. Le réfugié était père de quatre enfants.