cour d'assises spéciale 1:25
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Jean-Baptiste Marty avec AFP / Crédits photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Cinq personnes avaient été tuées froidement, en dix minutes à peine, en plein marché de Noël. Le procès de l'attentat de Strasbourg en décembre 2018, s'ouvre jeudi à Paris, en l'absence de l'assaillant, un homme radicalisé abattu après 48 heures de traque.

Dans cette affaire, quatre hommes, soupçonnés d'avoir joué un rôle, à de divers degrés, dans la fourniture d'armes à l'auteur des coups de feu, vont comparaître pendant cinq semaines devant la cour d'assises spéciale, composée uniquement de magistrats. Un cinquième suspect, qui avait également été renvoyé en procès par les juges d'instruction, a finalement fait l'objet d'une disjonction en raison de son état de santé, incompatible notamment avec la durée du procès. Il pourrait être jugé, seul, ultérieurement, et sur une plus courte période.

Quatre hommes comparaissent âgés de 34 à 42 ans

Ce soir du 11 décembre 2018, Chérif Chekatt, un homme de 29 ans, avait surgi en plein coeur du traditionnel marché de Noël de Strasbourg et ouvert le feu sur des passants en criant "Allah Akbar". Au total, il avait tué, en dix minutes, cinq personnes et en avait blessé 11 autres. Il avait ensuite pris la fuite à bord d'un taxi. Le chauffeur du véhicule, Mostafa Salhane, était parvenu à convaincre l'assaillant, blessé, de s'arrêter pour le soigner et avait profité d'un moment d'inattention de ce dernier pour reprendre le volant et partir en trombe vers le commissariat.

Les quatre hommes qui comparaissent ont entre 34 et 42 ans. Ils ont tous ont côtoyé Chérif Chekatt avant les attentats, aidant, de près ou de loin, le terroriste à se procurer son arme. Avaient-ils connaissance de son projet macabre ? L'ont-ils conseillé lors de son passage à l'acte ? Autant de questions que de réponses attendues par les parties civiles

"Mes clients victimes attendent de ce procès d'une part, des explications sur le déroulement des faits, l'entreprise terroriste, la participation de chacun dans cette entreprise qui vise à une atteinte non seulement de l'ordre publique, mais aussi de la société tout entière", explique Maître Arnaud Friedrich.

La qualification terroriste retenue que pour l'un d'eux

Finalement, les juges d'instruction n'ont retenu la qualification terroriste que pour l'un d'eux, Audrey Mondjehi, un ancien codétenu de Chérif Chekatt. Cet accusé de 42 ans, le seul à être toujours en détention provisoire, sera jugé pour complicité d'assassinats et de tentatives d'assassinat, notamment sur personnes dépositaires de l'autorité publique, le tout en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Les trois autres sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes et encourent dix ans de prison. Un cinquième homme, mis en examen et âgé de 84 ans, ne pourra pas être jugé avec eux pour des raisons de santé. Le procès doit durer cinq semaines.