Tags de «mains rouges» au Mémorial de la Shoah à Paris : une information judiciaire ouverte

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avec AFP , modifié à
La procureure de la République de Paris a annoncé lundi sur France info avoir "ouvert une information judiciaire vendredi" pour poursuivre les investigations sur les "Mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah à Paris. La piste d'une éventuelle ingérence étrangère n'est pas vérifiée pour le moment.

La procureure de la République de Paris Laure Beccuau a annoncé lundi sur France info avoir "ouvert une information judiciaire vendredi" pour poursuivre les investigations sur les "Mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah à Paris. Les enquêteurs, qui travaillent désormais sous l'égide de juges d'instruction, creusent la piste de trois suspects en fuite à l'étranger.

Interrogée sur la piste d'une éventuelle ingérence étrangère, Mme Beccuau a déclaré ne pas pouvoir "confirmer" cette hypothèse. "Nous avons des pistes sur les auteurs", a déclaré la procureure, mais "je ne souhaite pas le dire tout de suite, et je ne me sens pas en capacité" à ce stade "d'adopter ce terme" d'ingérence étrangère.

Suspects en fuite

Dans la nuit du 13 au 14 mai, 35 tags représentant des mains rouges ont été peints sur le Mur des Justes, à l'extérieur du Mémorial, où sont apposées des plaques portant les noms des 3.900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Après cet acte de vandalisme, une enquête a été ouverte pour dégradations volontaires sur un bien classé et en raison de l'appartenance à une nation, ethnie, race ou religion.

La vidéosurveillance a permis aux policiers de repérer trois suspects et de "retracer (leur) cheminement" jusqu'à un hôtel de l'est de Paris, "puis leur départ vers la gare routière" et "leur départ pour la Belgique", avait indiqué mercredi le parquet. "Les investigations ont également établi que les réservations avaient été effectuées depuis la Bulgarie", avait ajouté le parquet, sans s'avancer sur la nationalité des intéressés.

Campagne de désinformation

Ces tags avaient suscité une vive indignation, dans la communauté juive et jusqu'au sommet de l'Etat. Ils avaient aussi engendré des messages qui critiquaient le président Emmanuel Macron sur le réseau social X, relayés dans la foulée par des comptes aux allures de "bots" (comptes automatiques créés à la chaîne relayant du contenu sur les réseaux sociaux), une méthode que l'on retrouve dans des campagnes de désinformation et/ou d'ingérence étrangère.

En octobre, la découverte d'étoiles de David taguées sur des immeubles en région parisienne avait fait craindre une contagion du conflit israélo-palestinien. Mais l'affaire, pour laquelle un couple de Moldaves a été interpellé, a finalement été imputée par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB).