Un cordonnier condamné pour avoir introduit du cannabis en prison dans des baskets

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Une affaire de "serviabilité." Ecroué ce jeudi 24 octobre à Marseille, un cordonnier participait à un trafic de stupéfiants et des détenus du Tarascon en cachant de la résine de cannabis dans ses souliers. Son avocat a estimé que son client avait agi "dans un esprit de serviabilité". Plusieurs de ses complices ont également été condamnés.

Un cordonnier, qui dissimulait dans des semelles de basket du cannabis destiné à des prisonniers, a été condamné jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, et 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Marseille. En janvier 2020, une enquête lancée sur la base d'une dénonciation anonyme avait permis d'établir des liens téléphoniques entre le cordonnier marseillais et des détenus incarcérés à Aix-Luynes, Tarascon (Bouches-du-Rhône) et Avignon-Le Pontet (Vaucluse) d'où ils lui passaient commande de baskets truffées de cannabis , parfois de cartes téléphoniques.

 

"Il a accepté dans un esprit de commerce"

La saisie d'une de ces paires à la maison d'arrêt de Luynes avait permis d'établir que chaque chaussure pouvait contenir jusqu'à 100 grammes de résine de cannabis. Au total, entre janvier et juin 2020, 5 kg de cannabis avaient pu être introduits en prison, selon les enquêteurs, des chiffres contestés par la défense. Le cordonnier, âgé de 62 ans au moment des faits, a reconnu avoir trafiqué une dizaine de paires et disait être rémunéré 70 euros. "On l'avait convaincu qu'en prison, les détenus avaient besoin de stupéfiants pour tenir le coup et il a accepté dans un esprit de commerce bien sûr mais aussi de serviabilité", selon son défenseur Me Julien Blot.

En revanche, le cordonnier aurait renoncé à introduire un couteau en céramique même si, sur une écoute, on l'entend dire que "cela ne rentre pas dans du 40". Les chaussures et la drogue étaient remises au cordonnier par la compagne ou un ami du détenu puis introduites lors de parloirs. Deux femmes et un homme qui ont avoué leur rôle d'intermédiaire ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis pour elles et huit mois avec sursis pour lui. 

Condamné à trois ans de prison assortis d'un mandat de dépôt et une amende de 5.000 euros, un des détenus en lien avec le cordonnier a contesté se livrer à un trafic en détention, niant que les deux feuilles de comptes saisies dans sa cellule lui appartenaient. Un autre détenu qui purgeait une peine pour trafic de stupéfiants a assuré avoir été contraint par d'autres prisonniers du centre de détention de Tarascon. Deux autres prévenus, clients du cordonnier, ont eux été condamnés à un et trois ans de prison.