Viols de Mazan : fin de la première semaine du procès marquée par la prise de parole de la victime

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Stéphane Burgatt // Crédit photo : Loïc Venance/AFP , modifié à
C'est une affaire qui dépasse l'entendement. Pendant une décennie, une femme a été droguée puis livrée à des hommes par son mari qui filmait les viols. 51 hommes, dont 18 dans le box des détenus, risquent jusqu'à 20 ans de prison. Un procès tentaculaire, autant attendu que redouté à cause de la cruauté des faits. Et ce vendredi, un témoignage fort, celui de la victime. 

Gisèle Pélicot a traversé bien des épreuves le jour où elle découvre la face sombre de celui qui partageait sa vie depuis plus d'un demi-siècle. Tout s'effondre autour d'elle, tout a enfin pris un sens également. Ces pertes de mémoire à répétition qui lui avait fait croire à un début de maladie d'Alzheimer, tout comme ses multiples infections gynécologiques. 

"Une augmentation de 69% des signalements de soumission chimique"

Lors des examens médicaux, la victime apprend qu'elle est porteuse de plusieurs infections sexuellement transmissibles. Dans son long récit, elle ne s'est jamais départi de sa dignité. C'est pourquoi, elle a tenu à ce que tous les débats ne se tiennent pas à huis clos, mais en public, afin de sensibiliser la société sur ce fléau de la soumission chimique. 

 

Un choix salué par la députée Sandrine Josso qui dirige une mission parlementaire sur le sujet : "Effectivement, la soumission chimique est vraiment un angle mort. Il faut savoir qu'il y a une augmentation de 69% des signalements de soumission chimique. C'est aussi l'arbre qui cache la forêt de toutes les violences faites aux femmes". 

Dans ce procès fleuve, la semaine prochaine sera marquée par l'expertise psychiatrique et l'interrogatoire de l'ex-mari, que la victime appelle désormais froidement, Monsieur Pélicot.