La claque des municipales à peine digérée, le Parti socialiste voit déjà se profiler une autre déroute électorale. Le 25 mai prochain ont lieu les élections européennes, et au sein du parti majoritaire, on s’attend au pire. "On va vers un vote de colère", reconnaît un patron de la majorité. Alors, pour tenter de limiter la casse, le Parti socialiste a choisi, selon les informations d’Europe 1, la stratégie du "sauve-qui-peut".
L’électorat des primaires ciblé, les ouvriers délaissés. "On va se mettre des œillères pour éviter de courir après tout le monde en se concentrant sur les seuls qui peuvent encore voter pour nous" résume un dirigeant socialiste. Cet électorat, politisé, fidèle, ce sont les 2,5 millions de votants des primaires de l’automne 2011. "Ça ne sert à rien d’aller chercher les ouvriers et les classes populaires, on les a perdus pour longtemps", poursuit ce cacique dans un terrible aveu d’échec.
Et pour réveiller l’électorat des primaires, qui s’est largement abstenu aux municipales, le message sera élaboré, ambitieux. Le Parti socialiste va développer l’idée d’une réorientation de l’Europe, l’idée de faire gagner la gauche sociale-démocrate pour faire sauter le carcan des 3%. Et pour incarner ce discours sérieux, complexe même, le PS, et c’est peut-être son pari le plus fou, mise sur… Martin Schultz. Ce candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne, social-démocrate allemand à l’accent prononcé, est en effet largement méconnu des Français.
Le PS ne fera pas campagne partout. A l'image du Grand Est, sinistré pour le PS et son représentant Edouard Martin, il ya des zones entières où faire campagne ne servira pas à grand-chose pour les socialistes. Des exemples concrets : Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est, n'ira pas s'épuiser dans les Bouches-du-Rhône, où le FN est très puissant. En revanche, il va concentrer ses efforts sur Rhône-Alpes pour y faire le plein de voix socialistes. C'est d'ailleurs à Lyon le 23 mai que l’ancien ministre de l’Education tiendra le dernier meeting de campagne aux côtés, selon les informations d’Europe 1, de Manuel Valls. Par ailleurs, Jacques Delors est aussi annoncé pour un meeting à Lille, toujours dans cette idée de s'adresser au coeur socialiste européen.
Peine perdue. Malgré ces efforts, le PS sait qu’il va au devant d’une défaite, voire d’une déroute. Le séisme des municipales, d'une magnitude record sur l'échelle ouverte de la politique, sera vraisemblablement suivi d'une réplique. Au point que le risque pour le Parti socialiste, est de se retrouver derrière les écologistes dans plusieurs régions. Voire au niveau national.
SONDAGE - Le FN donné gagnant dans l'Est