Samedi soir à Cannes, l’événement ne se jouait pas, une fois n’est pas coutume, sur le tapis rouge, du Palais des Festivals, mais dans un cinéma de quartier, derrière la Croisette et ses palaces. C’est là que Welcome to New York, le film d'Abel Ferrara inspiré de l'affaire DSK, avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset, a été projeté en avant-première mondiale, avant sa mise à disposition sur les plateformes de vidéo à la demande. Europe 1 y était. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film n’a pas séduit.
Trois parties, dont deux inutiles. La fiction se déroule en trois parties. Avec pour commencer une première demi-heure de film érotique, pour faire comprendre que le personnage de Depardieu est addict au sexe. Ça n’a pas grand intérêt. Puis arrive le viol et ses conséquences : l’exhibition de l’agresseur menotté, son entrée au commissariat de Harlem. Le souci, c’est que le public a encore en tête les vraies images. Là encore, le film n’apporte rien. La troisième partie, est la plus intéressante. Elle montre le couple, enfermé dans sa maison de TriBeca, à New York. Le réalisateur tente d’expliquer dans ce huis clos pourquoi cette épouse a tant soutenu son mari.
La bande-annonce :
Aucun applaudissement, Depardieu fait le show. Quand la projection se termine, aucun applaudissement ne monte des rangs des spectateurs. Il faut attendre le show Depardieu pour relancer l’ambiance. Chemise blanche largement ouverte et rire à gorge déployée, notamment quand on lui demande pourquoi le film n’a pas été sélectionné à Cannes. "Ça doit être difficile de réveiller ces sentiments. C’est sûr, je comprends", assure l’acteur. "Comme dirait M. Thierry Frémaux sur la famille de Monaco : je comprends la famille Monaco", affirme-t-il ensuite dans un rire.
Un mauvais téléfilm. Gérard Depardieu est ensuite reparti en grosse berline immatriculée en Belgique, pour un retour à l’hôtel et une soirée privée. Pas question d’en faire plus, le buzz a d’ores et déjà fonctionné. Quelques semaines d’exposition médiatique pour un film qui ressemble plus à un mauvais téléfilm qu’à une Palme d’or. Et pour se faire une idée, les spectateurs potentiels n’auront pas à se déplacer dans les salles obscures. Aucun cinéma ne diffusera le film. L’ouvre signée Abel Ferrara est disponible uniquement sur les services de vidéo à la demande depuis samedi soir, minuit.