Des tableaux de Picasso, de Renoir, ou de Bacon qui valent plusieurs millions d’euros. Qui se cache derrière les grandes fortunes capables de débourser des sommes astronomiques pour acheter ces joyaux ? Et surtout, sont-ils les passionnés d’art qu’on imagine ? Europe 1 a enquêté.
Qui sont-ils ? Ce sont de nouvelles fortunes, colossales. De gros industriels qui ont très bien réussi dans la finance ou encore la télécommunication. Ces acheteurs sont majoritairement jeunes et pour eux, l’art contemporain est d’abord un investissement.
D’où viennent-ils ? La plupart des acheteurs d’œuvres d’art viennent d’Asie ou du Moyen Orient. Le Qatar, notamment, investit beaucoup dans l’art. Un membre de la famille princière aurait récemment acquis un Basquiat pour 90 millions de dollars.
Loin du profil classique du collectionneur. Ce qui étonne, c’est que ces acheteurs sont très loin du profil qu’on imagine. Loin du collectionneur, ou de l’amateur d’art. Certains de ces investisseurs ne connaissent même rien au travail des grands maîtres, comme le raconte Judith Benhamou-Huet, spécialiste du marché de l’art. Elle évoque un cas emblématique il y a six mois, lors de la vente record d’un triptyque, Trois études pour un portrait de John Edwards, du peintre britannique Francis Bacon, parti pour plus de 142 millions de dollars : "Sur la dizaine d’enchérisseurs qui ont atteint 100 millions de dollars", explique Judith Benhamou-Huet, "il y avait trois Asiatiques, Chinois manifestement, qui, six mois plus tôt, ne savaient pas encore qui était Francis Bacon. C’est pour dire qu’on est dans un délire total !", déplore la spécialiste. "Ils se fient aux experts pour acheter. Ils achètent des noms extrêmement connus. Il suffit de taper sur Internet, Bacon, Picasso ou Renoir, pour comprendre très vite qu’il s’agit de noms absolus en termes de postérité. Et donc ils foncent là dedans", explique-t-elle.
Acheter de l’art contemporain quand on est milliardaire devient presque incontournable, un bon moyen notamment, de marquer son entrée dans l’élite internationale. Et certains acheteurs, bien sûr, deviennent des collectionneurs complètement accros.