C’est un Américain très discret qui a été sacré dimanche à Angoulême. Bill Watterson, le père de la série culte Calvin et Hobbes a été récompensé par le Grand Prix d'Angoulême, au 41e Festival international de la bande dessinée. La série, mondialement reconnue, met en scène un enfant de six ans et son tigre en peluche, sarcastique. Ses albums ont connu un immense succès. Ils se sont vendus à près de 30 000 exemplaires dans le monde. Mais depuis qu’il a décidé de mettre un terme à Calvin et Hobbes, en 1995, le dessinateur vit reclus et se consacre désormais à sa famille et à sa deuxième passion, la peinture.
Refus de tout marchandising. Pas de chaussette, pas de figurine ni de tasse à l’image de Calvin et Hobbes. Si les deux personnages auraient pu faire vendre nombre de produits dérivés, l’auteur lui-même s’y est opposé catégoriquement. Steven Spielberg et Georges Lucas eux-mêmes ont cherché à rencontrer le dessinateur, pour tenter de racheter les droits. En vain…
"Le plus grand mystère de la BD". C’est ainsi que le décrit son éditrice, qui a publié l’œuvre de Bill Watterson, sans jamais le rencontrer. Au micro d’Europe 1, elle explique que Bill Watterson se qualifie lui-même " d’antisocial." Il fait partie de ces artistes "qui pensent que pour être un bon dessinateur, il faut passer ses journées et ses nuits derrière sa planche à dessin."
L’inviter à Angoulême, pari perdu d’avance ? "Ça fait 30 ans que le monde essaye ", confie encore son éditrice, qui promet de retenter sa chance en 2015. Car en principe, il revient à l’auteur qui a été élu Grand Prix d’Angoulême d’organiser l’édition suivante. Si Bill Watterson venait au festival l’année prochaine, ce serait tout simplement l’un des plus gros événements de ces dix dernières années dans le milieu de la bande-dessinée.