Chabrol, "tellement vivant"

© MAXPPP
  • Copié
avec la rédaction d'Europe 1 et agences , modifié à
Réactions - Les hommages au réalisateur, mort à 80 ans, se sont succédé dimanche.

"Le symbole de la vie", "un grand cinéaste", "l'inventeur d'un cinéma inspiré"... Les qualificatifs pour définir Claude Chabrol ne manquent pas. De nombreuses personnalités, du monde du cinéma ou politique, lui rendent hommage.

Le comédien Benoît Magimel avait tourné trois fois avec Claude Chabrol. Lundi matin sur Europe 1, il a dit avoir toujours espéré "secrètement" que le réalisateur le rappelle une quatrième fois. "Il fait partie de notre vie. Depuis que je suis môme, je le vois", a ajouté l'acteur.

"On a l'impression que c'est une blague" :

Le cinéaste Claude Lelouch a déploré une "année noire pour le cinéma français". Claude Chabrol a "accompagné le cinéma français dans une partie passionnante, extraordinaire. Et la fameuse Nouvelle vague lui doit beaucoup", a-t-il dit dimanche sur Europe 1.

"Il est temps que la loi des séries s'arrête" :

Clovis Cornillac, qui avait tourné dans Bellamy, le dernier film de Claude Chabrol, a salué dimanche sur Europe 1 "un sacré bonhomme, un jeune homme". L'acteur a également rappelé la mémoire d'Alain Corneau, décédé récemment. "Ils sont sûrement tous les deux. Ils doivent bien bouffer et écouter du jazz... ailleurs", a-t-il dit.

"C'est un grand réalisateur qui s'en va" :

Pour Isabelle Huppert, qui était très proche de Claude Chabrol, "il n'était le cinéaste du spectaculaire". "Il disait : "je n'ai pas d'égo"", raconte l'actrice.

"J'espère simplement qu'il n'a pas trop souffert", s'est inquiété Gérard Depardieu sur Europe 1, à qui Claude Chabrol avait récemment confié qu'il devait aller à l'hôpital. "C'est quelqu'un de tellement vivant que je ne peux pas me faire à l'idée de sa disparition", a ajouté le comédien.

"Je garde de lui un souvenir merveilleux" :

"Il était l'anticonformiste par excellence, un maître de l'ironie. Chacun de ses films jusqu'aux plus récents, marqués par une extraordinaire jeunesse et une absolue liberté de ton, était une surprise, une découverte déroutante, comme une nouvelle vague", a dit Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture. "C'était un immense cinéaste qui va manquer énormément".

"Un peintre de la société française exceptionnel" :

"Il tenait de Balzac pour la finesse de sa peinture sociale. Il tenait de Rabelais pour son humour et sûrement aussi pour sa truculence, mais il était surtout lui-même dans ses films comme dans sa vie. Et je suis certain qu'il manquera beaucoup à chacun", a dit Nicolas Sarkozy, en déplacement à la grotte de Lascaux.

François Fillon a salué "l'une des grandes figures de la Nouvelle vague, qui révolutionna le style et les techniques du cinéma et inventa l'image du vécu, du vrai, de l'indiscret et du subtil". "Son humour, son intelligence de la vie lui permettaient de démonter avec maestria nos moeurs, nos passions, nos conformismes, les drames enfouis dans les familles", écrit le Premier ministre dans un communiqué.

Pour Martine Aubry, première secrétaire du PS, "Chabrol faisait partie de mon quotidien comme de celui de beaucoup de Français: on attendait chaque année 'le Chabrol' comme la promesse de poursuivre cette discussion avec 'le' cinéma".

"Claude Chabrol était le symbole même de la vie. Il la dévorait avec passion et ses films expriment cette énergie vitale", a dit l'ancien ministre de la Culture, Jack Lang. Son oeuvre est "marquée par la drôlerie, la tendresse parfois incisive. Nul mieux que lui a su sur un mode décapant et parfois féroce mettre en scène l'hypocrisie et la veulerie d'une certaine bourgeoisie (...). Sans avoir jamais cherché à l'être, il était objectivement l'une des plus brillantes et truculentes incarnations du cinéma français".

Jean-Marie Le Pen, qui avait fait ses études de droit avec le cinéaste, lui a aussi rendu hommage. "La vie nous avait séparés mais je gardais, et lui aussi je crois, un souvenir attendri de nos années de jeunesse. (...) Il était déjà fou de cinéma et nous entraînait, au détriment de nos cours de droit, tous les matins au cinéma "Le Paris" pour voir les films qui allaient sortir et dont nous discutions à perte de vue à la sortie", écrit le président du Front National dans un communiqué.