Luz a échappé de peu, le 7 janvier, au massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo. Dans une interview accordée aux Inrocks, celui qui a signé la première 'Une' de Charlie après l'attaque évoque son traumatisme et sa remontée de l'enfer. Luz, qui a perdu dans le massacre ses amis et collègues de la rédaction du journal satirique, y fait aussi une déclaration sur Mahomet, quelques lignes dans lesquelles il révèle qu'il n'a plus l'intention de dessiner le prophète.
Le prophète à la 'Une'. Si Luz a choisi de dessiner le prophète aux lendemains de l'attaque, pour illustrer la première 'Une' de Charlie post-attentats, c'est parce que celle-ci "devait avoir un lien direct avec la raison de ce drame", confie le dessinateur dans les colonnes des Inrocks, précisant au passage que ce geste n'avait rien à voir avec une quelconque "revanche". Le dessin avait en effet déclenché la fureur de centaines de personnes dans certains pays musulmans. On y voyait Mahomet, la larme à l'œil, avec une pancarte "je suis Charlie" et quelques mots en toile de fond : "Tout est pardonné".
Le personnage de Mahomet "ne m'intéresse plus". Mais la représentation du prophète Mahomet justement, au cœur de la polémique, "n'intéresse plus" Luz. Le dessinateur n'a donc plus l'intention de le représenter. Le caricaturiste, égal à lui-même, n'hésite d'ailleurs pas à mettre le prophète dans le même panier que celui d'un homme politique qu'il se plaisait à égratigner jusqu'alors : "Je m'en suis lassé, tout comme celui de Sarkozy. Je ne vais pas passer ma vie à les dessiner", conclut le dessinateur.
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