David Bowie, l'inclassable. A la fois chanteur, acteur, performer et compositeur, pas facile de cerner l'artiste britannique. L'exposition "David Bowie is", déjà présentée à Londres, au printemps 2013, fera escale, dès mardi et jusqu'au 31 mai 2015, à la Philharmonie de Paris, avant une tournée mondiale. Cette grande rétrospective consacrée à Bowie propose une plongée dans les archives de l'artiste, à travers plus de 300 objets, des manuscrits de ses chansons à ses costumes de scènes en passant par ses photographies. Europe 1 revient, en cinq mots clé, sur la carrière de l'artiste complet.
>>> David Bowie is…
Touche-à-tout. Pour travailler, David Bowie s'entoure de musiciens, mais aussi de chorégraphes, de stylistes, de photographes ou encore de designers. Bowie est un artiste total, un touche à tout. En 1967 et 1968, il se frotte à la comédie avec l'aide du mime Lindsay Kemp. Il passe des auditions pour des rôles au théâtre et au cinéma. Il campe notamment Andy Warhol ou Ponce Pilate et s'essaye à des films de divers genres : drame historique, science-fiction, thriller gothique, et même, film pour enfants.
Photo-montage par David Bowie tiré des photos du filmThe Man Who Fell to Earth, 1975-6.Photographie de David James.
"Je est un autre". David Bowie a 20 ans lorsque, en 1967, il s'invente des alter ego. Major Tom, Ziggy Stardust ou encore Aladdin Sane… à travers ces doubles scéniques, le chanteur peut faire passer ses idées. Pour Ziggy Stardust notamment, Bowie se glisse dans la peau de son personnage décadent, arborant des costumes extravagants. Quant à ses musiciens, il les présente comme les "Spiders from Mars", les "Araignées venues de mars". Le chanteur "tue" son personnage sur scène, en juillet 1973.
Costume de scène dessiné par Kansai Yamamoto pour leAladdin Sane tour, 1973.
Performeur et avant-gardiste. Il n'a jamais la même apparence. Et pour cause, David Bowie conçoit son propre corps comme un spectacle. Le chanteur n'a de cesse de se réinventer, de se métamorphoser. C'est via la télévision qu'il fait son apparition dans les foyers britanniques, où son personnage fascine toutes les générations. En 1972, on le découvre, cheveux rouge et bottes montantes assorties, chantant Starman dans l'émission "Top of the pops".
Costume dessiné par Freddie Burretti pour le vidéoclip de "Life on Mars?", 1972.
Idole du glam rock. Sur scène, ou plutôt "sur orbite" grâce à son tube "Space Oddity", le chanteur se lance dans des shows impressionnants. Simplicité du rock d'un côté, exubérance de l'apparence de l'autre, David Bowie s'impose rapidement comme l'idole du "glam rock". Strass, paillettes, bottes vernies et maquillage, Bowie revendique un look androgyne. Dans une interview, il révèle aussi sa bisexualité. Aujourd'hui, Bowie inspire encore. Les marques surfent sur l'image du chanteur "symbole d'une génération glam-rock, décalée et audacieuse".
Bottes de scène pour le Aladdin Sane tour, 1973.Courtesy of The David Bowie Archive.
Trouble et liberté. L'ambiguïté sexuelle revendiquée de Bowie devient rapidement une marque de fabrique dans les années 70. Le chanteur au corps longiligne et au visage dessiné enfile des robes au décolleté plongeant. Il choque tout autant qu'il fascine.
La dernière prestation de David Bowie sur scène remonte à 2006. Quant à son dernier album studio, The Next Day, il est sorti en France le 11 mars 2013.