Daniel est un ancien flic, reconverti en agent de recouvrement. C'est lui qui fait "le sale boulot", en allant harceler ceux qui ont oublié de payer leurs dettes. L'homme est plutôt sombre, taciturne, taiseux. Il vit en célibataire dans une maison trop grande pour lui et entretient une relation "pas terminée" avec son ex-femme. On comprend qu'un drame les a touchés. Un jour, Daniel rencontre Laura, 18 ans, qui lui demande de la raccompagner. Mais il l'éjecte de la voiture lorsqu'elle lui propose "ses services" contre de l’argent. Le remord le conduit pourtant sur les pas de la jeune fille, mais celle-ci a disparu. Le dernier film de Christophe Lamotte, Disparue en hiver, avec Kad Merad, est sur les écrans depuis mercredi. Et le film est une très bonne surprise, selon Pierre de Vilno, journaliste culture à Europe 1.
Kad Merad dans le rôle d'un ex-flic "sombre et pragmatique". Au départ, Christophe Lamotte n'avait pas pensé à Kad Merad pour le rôle de Daniel. Le réalisateur n'était pas sûr que l'acteur ait le physique adéquat, a-t-il confié. Le personnage est en effet inspiré de son propre père, également agent de recouvrement. Christophe Lamotte a finalement été convaincu par Kad Merad. Mais pour accentuer sa carrure, il lui a demandé de porter, tout au long du tournage, une parka permettant d'élargir ses épaules. Pour finir d'incarner le personnage, Kad Merad est allé rencontrer le père du réalisateur, pour l'entendre parler de son métier.
Géraldine Pailhas lui donne la réplique. "Le couple Pailhas/ Merad m'excitait car il se passait quelque chose", raconte le réalisateur. "Géraldine Pailhas avec qui j'ai tourné Une Nouvelle vie, pour la télévision, est selon moi LA femme par excellence, une vraie femme à qui je pense qu'on peut s'identifier, qui peut tout être. A la fois puissante, gracieuse, commune ou très belle." L'actrice se glisse ainsi dans la peau de l'ex-femme de Daniel, pour "l'un de ses meilleurs rôles", selon Pierre de Vilno.
"Un très bon polar à la française." Daniel va retrouver ses réflexes d'investigateur. "Tel un ours, lent, pragmatique, sûr, il va remonter le fil des événements." Il va découvrir que la jeune fille est tombée amoureuse d'un inconnu. L'ex-policier découvre aussi "des photos étranges, dénudées, fétichistes", et sur des cassettes audio qui sont autant d'indices. "On est dans le polar noir bien ficelé", raconte assure Pierre de Vilno. "On avance pas à pas dans l'enquête en suivant Daniel et son mal être pour finalement comprendre ce qu'il a vécu." Certaines scènes sont d'ailleurs filmées à la manière d'un documentaire. Pour le journaliste, "Disparue en hiver n'est pas seulement un bon film, c'est aussi la promesse de retrouver ce polar à la française, avec ce trait si spécifique, qui n'existe pas dans le polar américain. Et c'est très réussi."