LE COUP DE GUEULE. Leurs parents se sont rencontrés au festival de Cannes, mais les enfants de Grace Kelly le boycotteront cette année, ulcérés par le film sur la princesse de Monaco, un "détournement" de l'Histoire "à des fins purement commerciales" selon eux. Albert II, Caroline et Stéphanie n'en démordent pas : Grace de Monaco, le film du réalisateur français Olivier Dahan qui sera projeté à l'ouverture du 67e Festival de Cannes en avant-première mondiale (mais hors compétition), "ne peut en aucun cas être qualifié de biopic", estiment les enfants de l'ancienne actrice américaine.
"Un détournement à des fins commerciales". Tous trois fustigent par voie de communiqué une "bande-annonce fantaisiste" qui "renforce la conviction laissée lors de la lecture du scénario qu'il s'agit d'une production, d'une page de l'histoire de la Principauté, basée sur des références historiques erronées et littéraires douteuses". Les enfants de la princesse, décédée le 14 septembre 1982 dans un accident de voiture au-dessus de Monaco, assurent que "le réalisateur et les producteurs (ont) refusé de prendre en considération les très nombreuses observations formulées par le Palais".
En conséquence, la famille princière, qui assiste certaines années au Festival de Cannes, ne sera pas présente à son ouverture le 14 mai. Elle ne souhaite "en aucune manière être associée à ce film (...) et regrette que son histoire ait fait l'objet d'un détournement à des fins purement commerciales". Les enfants de Grace, incarnée dans le film par Nicole Kidman, s'était déjà insurgés début 2013 en estimant que le film, alors en préparation, relatait une page de l'histoire de la Principauté "inutilement 'glamourisée'".
C'est lors de la 55e édition du Festival de Cannes que se rencontrèrent le prince Rainier III et Grace Kelly, venue y présenter Le crime était presque parfait d'Alfred Hitchcock. Le film d'Olivier Dahan est centré sur cette période de la vie de l'actrice américaine qui est au faîte de sa gloire lorsqu'elle épouse Rainier en 1956, mettant un point final à sa carrière.
"Le droit à la licence poétique". Pour le réalisateur de La Môme -autre biopic consacré à Edith Piaf et sorti en 2007-, la réaction de la famille princière "est un peu disproportionnée". "C'est un sujet délicat, voire douloureux", estime Olivier Dahan, interrogé par Le Parisien Magazine. Mais il invite la famille de Grace à voir le film pour constater "qu'il n'y a rien de méchant".
L'organisation du Festival de Cannes a défendu le "droit à la licence poétique" pour un film qui "contribuera certainement de belle manière à la légende monégasque", selon son délégué général Thierry Frémaux. Le producteur du film, Pierre-Ange Le Pogam, a invoqué, lui aussi, "la liberté de l'artiste" et estimé qu'il n'y avait "pas lieu à polémique".
CINEMA - Le film Grace de Monaco, en ouverture du Festival de Cannes
FESTIVAL DE CANNES - Lescure président
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