LA CÉRÉMONIE. Belle moisson pour la France. Le film français "La Vie d'Adèle", d'Abdellatif Kechiche, a remporté dimanche soir la Palme d'or du 66ème Festival de Cannes. C'est Steven Spielberg, le président du jury, qui a annoncé que la Palme d'or revenait à "Adèle, Léa, et Abdel Kechiche" pour ce film mettant en scène une histoire d'amour entre deux femmes. Très émus, le réalisateur et les deux actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, ont été longuement ovationnés. Le point sur un palmarès qui met la France à l'honneur.
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Une Palme d'or française. "Le jury a pris la mesure exceptionnelle de reconnaître les réalisations de trois artistes", a annoncé Steven Spielberg. "La Vie d'Adèle", qui a chaviré le public de Cannes, faisait partie des grands favoris. En montant sur scène pour recevoir la Palme d'or, Abdellatif Kechiche a notamment dédié ce prix prestigieux à la jeunesse à l'origine de la révolution en Tunisie. La dernière Palme d'or française remontait à 2008, pour "Entre les murs", de Laurent Cantet.
Bérénice Béjo prix d'interprétation féminine. Autre récompense française, l'actrice franco-argentine a été primée pour son rôle de mère déchirée dans "Le Passé", le film de l'Iranien Asghar Farhadi. En pleurs, l'actrice de 36 ans a remercié Asghar Farhadi pour son rôle dans ce drame familial étouffant.
Bruce Dern, absent mais primé. L'Américain Bruce Dern, 76 ans, s'est vu décerner le prix d'interprétation masculine à Cannes pour son rôle de vieil homme acariâtre dans "Nebraska" du réalisateur Alexander Payne. C'est le cinéaste américain a reçu le prix au nom de Bruce Dern, absent de la cérémonie.
Les frères Coen primés. Le Grand Prix du festival a été décerné à Joel et Ethan Coen pour "Inside Llewyn Davis", un film nostalgique et drôle sur le Greenwich village de 1961 et la musique folk qui commençait tout juste à y résonner. Dans ce film bourré d'humour où la musique occupe une place centrale tout comme les chansons interprétées en direct, l'étoile montante du cinéma américain, Oscar Isaac, se révèle un musicien et chanteur de folk accompli, tandis que la pop star Justin Timberlake, son ami dans le film, quitte la pop pour la musique folk avec une contagieuse jubilation.
Le prix du Jury à Hirokazu Kore-Eda. Le Japonais a été récompensé pour son film "Tel père, tel fils", , un film délicat sur la paternité et la filiation. "Tel père, tel fils" raconte l'histoire d'une "famille idéale" japonaise, qui vole en éclats quand la maternité de l'hôpital apprend aux parents que leur véritable enfant a été échangé à la naissance avec un autre.
Le reste du palmarès. Le prix du scénario a été remis au Chinois Jia Zhangke, pour "A touch of sin". Celui de la mise en scène a été décerné au Mexicain Amat Escalanté, pour "Heli". C'est le Singapourien Anthony Chen qui a reçu la Caméra d'or pour "Ilo Ilo" et la Palme du court-métrage a été remise au Sud-coréen Byoung-gon Moon, pour "Safe".