Cela vous a peut-être échappé mais, l'hiver dernier, Lionel Messi a été transféré. L'Argentin défend désormais les intérêts de la simulation de football la plus vendue au monde, Fifa, éditée par les Américains Electronic Arts, dont la dernière mouture, le bien nommé Fifa 13, sort jeudi. Car avant d'être la tête de (grand) pont de Fifa, Messi était en contrat avec le grand rival, Pro Evolution Soccer (PES), du studio Konami. L'éditeur japonais a lui sorti la dernière version de son jeu il y a une semaine, avec, sur la couverture, un certain Cristiano Ronaldo. Pour la première fois, les deux plus grandes stars du foot mondial sont ainsi les têtes de gondole des deux seules simulations de foot du marché.
Messi, le visage du leader
Avec ce transfert, le virtuel rejoint la réalité du terrain. Messi, triple Ballon d'Or en titre, représente désormais le leader du marché depuis 2008, Fifa, et ses 134 millions de copies vendues dans le monde l'an dernier. Ronaldo, dauphin de Messi en 2011 pour le Ballon d'Or, prête lui son image au challenger, qui a vendu presque moitié moins de copies, ce qui fait quand même un certain nombre (76 millions). Le rapport est le même en France, avec 0,5 millions pour PES 12 contre 1,3 million pour Fifa 12.
Pour cette nouvelle bataille, Fifa a logiquement choisi de mettre en avant sa nouvelle recrue, comme le font les clubs. C'est donc un Messi rayonnant qui s'affiche sur la couverture du Fifa qui sort jeudi. "Fifa 13 est proposé avec le meilleur et le plus excitant joueur de la planète, Lionel Messi, sur toutes les pochettes à travers le monde, ce qui est la meilleure façon de lancer le meilleur jeu de football que nous avons jamais développé", s'enthousiasme le responsable du département Football à EA Sports, Matt Bilbey. "Fifa 13 (ici en photo)est un jeu aussi imprévisible que Messi." C'est la deuxième fois en moins six mois que Messi fait la couverture d'un jeu du studio. En mars, EA Sports avait relancé sa franchise "Fifa Street", avec un quatrième épisode mettant Messi à l'honneur. Huit ans plus tôt, c'est Ronaldo qui était la vedette de l'opus 2, représentée dans une position quasi identique...
Vanté par tous pour la qualité de son jeu et son esprit sans reproche, Messi est la figure marketing idéale, star en Europe mais également en Amérique du Sud et aux Etats-Unis, où la franchise Fifa entend se développer. Présent sur toutes les pochettes, avec des variantes suivant les pays (Benzema en France - tiens, tiens, un maillot du Real -, Hart et Oxlade-Chamberlain en Angleterre par exemple), Messi est également la star principale de la pub internationale de Fifa 13, qui met l'accent sur l'idée de partage et, par la même, du jeu en ligne.
Messi joue la finale :
Le rival de Fifa a opté pour la même stratégie. Plutôt que de mettre en avant les nouvelles fonctionnalités du jeu (qui, dans les deux cas, ont peu évolué), PES met en scène un Ronaldo souriant (et pas "triste" donc) au milieu d'un groupe de joueurs. Le message est clair : manette en main, tout le monde peut être une star. Même si, inévitablement, ça se termine par un but de Ronaldo…
Ronaldo anime le show :
Deux mois plus tôt, c'est un Ronaldo virtuel plus vrai que nature qui assurait seul la promotion du soft dans le premier trailer du jeu, qui mettait en avant les qualités de modélisation des visages de l'éditeur japonais. A la différence de Messi, Ronaldo explique avoir été consulté au moment de la création du jeu et y jouer lui-même très souvent. Ses deux équipes préférées : le Real Madrid et le Portugal...
Ronaldo est la star de PES :
Pour être un bon ambassadeur, il faut être en phase avec son jeu. Et, en ce sens, on peut dire que Messi et Ronaldo ont choisi le bon produit. Fifa privilégie le réalisme, le jeu construit et les passes courtes (avec un soin tout particulier apporté cette année au contrôle de balle), c'est tout Messi. PES offre un côté plus débridé, plus arcade, presque "hourra football", avec la prime aux tirs de loin, à la vitesse et à la puissance, c'est plutôt Ronaldo. A l'arrivée, les deux séries ayant évolué à la marge (avec des modifications qui concernent essentiellement le contrôle du ballon), Fifa devrait logiquement conserver son avance au niveau des ventes. Sans doute comme Messi au classement du Ballon d'Or. Et la réalité du terrain rejoindra alors le virtuel...