Il est cité à comparaître pour injure raciale. Le parquet de Paris a annoncé mercredi soir avoir lancé des poursuites contre John Galliano, soupçonné d’avoir tenu des propos antisémites dans un bar du quartier du Marais, à Paris.
Le couturier de la Maison Dior, qui a engagé une procédure de licenciement, devrait comparaître devant le tribunal correctionnel "au cours du deuxième trimestre", précise le parquet, pour "injures publiques envers des particuliers en raison de leur origine, de leur appartenance à une religion, une race ou une ethnie, proférées à l’encontre de trois victimes identifiées". John Galliano encourt 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende au maximum.
John Galliano était dans "un état de vulnérabilité extrême"
Mercredi soir, son avocat, Me Stéphane Zerbib, dénonçant "un lynchage permanent" de son client, a souligné sur Canal+ que John Galliano "n'est pas poursuivi en ce qui concerne la vidéo" diffusée sur internet, dans laquelle il dit adorer Adolf Hitler, mais uniquement pour les insultes proférées contre trois personnes dans le café parisien. Et "les choses ne sont pas si claires dans ce dossier depuis le début", a-t-il dit, "c'est tout et n'importe quoi", avec "des gens qui déposent puis retirent des plaintes".
"Au-delà de ces propos" dans la vidéo "qui sont inacceptables", "nous voyons un homme qui est seul, qui est en proie à ses démons (...), qui est en état d'ébriété avancée et qui a fait un mélange d'alcool et de médicaments", a souligné l'avocat. Et "quand vous avez quelqu'un dans un état de vulnérabilité extrême, vous pouvez vous attendre à tout", selon lui.
"Je nie totalement les accusations portées contre moi"
Mercredi après-midi, le styliste britannique avait présenté ses excuses dans un communiqué publié par ses avocats à Londres. "Je nie totalement les accusations portées contre moi et coopère avec les enquêteurs", explique John Galliano dans ce communiqué. "L'antisémitisme et le racisme n'ont pas de place dans notre société. Je présente mes excuses sans réserve si ma conduite a pu choquer", ajoute le styliste.
Des excuses qui ne suffiront sans doute pas. La maison de couture française Dior avait annoncé mardi qu'elle allait se séparer de son styliste vedette, au lendemain de la diffusion d'une vidéo sur internet dans laquelle il déclare "adorer Hitler".