Il a le visage poupin de l'enfance et la voix puissante d'un bluesman : George Ezra, chanteur auteur-compositeur britannique de 21 ans, commence très fort. Son album, Wanted on voyage, sorti lundi, compte quelques pépites. Son titre, Budapest, a déjà fait près de 13 millions de vues sur Youtube :
"Troubadour des temps modernes". "George Ezra est arrivé avec un projet discographique surprenant", explique Thierry Lecamp, spécialiste musique à Europe 1. Le jeune artiste a fait le tour de l'Europe en train, pendant un mois. Avec un livre sous le bras et sa guitare, il est allé chercher l'inspiration sur la route. En rentrant, il s'est appuyé sur ses notes de voyage pour composer des chansons : Budapest, Barcelona ou Blind man in Amsterdam. Le résultat ? Un projet très simple, mais très efficace : une alliance guitare-voix, redoutable. "George Ezra se définit comme un "storyteller", il a un côté conteur", précise Thierry Lecamp. "Il joue la carte du troubadour des temps modernes."
Autodidacte. Ses choix artistiques, ses influences sont étonnamment mûres, pour son très jeune âge", souligne encore Thierry Lecamp. " Influencé par Johnny Cash, les Stones, George Ezra est surtout fou de Bob Dylan. Il s'inscrit donc dans la tendance folk, mais à laquelle il apporte un son moderne."
La presse française n'hésite pas à le comparer au nouveau "Stromae anglais", souligne pour sa part Diane Shenouda, spécialiste culture à Europe 1. "Pourtant George Ezra ne sait pas qui est Stromae", confie-t-elle. D'où tient-il cette voix ? "Je ne sais pas", répond l'artiste au micro d'Europe 1, "j'ai toujours chanté avec cette voix, pour moi ce n'est pas bizarre", précise-t-il, se réjouissant que "les gens apprécient sa musique."
"Laissons-le grandir." Ce qui est sûr, c'est qu'il est "très mûr à son apparition", affirme encore Thierry Lecamp, "mais laissons-le grandir", tempère-t-il. "Pour l'instant, c'est vraiment son titre Budapest qui l'a propulsé." Est-ce que le public va suivre ? "Il est trop tôt pour le dire", confie-t-il, évoquant le souvenir de Jake Bugg, "qui avait aussi commencé très fort et qui aujourd'hui, a été un peu oublié." George Ezra a tout ce qu'il faut pour le succès, "mais si c'était suffisant, ça se saurait". L'artiste lui-même ne se laisse pas enivrer par le succès. "Je sais que tout vient très vite, a-t-il confié au Parisien, mais tu ne sais jamais combien de temps les choses peuvent durer."