C’est presque par hasard que Lake, un beau jeune homme de 18 ans, qui sort avec une fille de son âge, découvre son attirance pour…les vieillards. Un jour qu’il dessine (des personnes âgées) au bord d’une piscine, il sauve un vieil homme de la noyade en lui faisant du bouche à bouche. Il doit alors réprimer une pulsion qui fait sourire les gens autour de lui et dont l’origine lui échappe complètement. Plus tard, alors qu’il travaille comme aide-infirmier dans une maison de retraite, il fait la connaissance de Mr Peabody, un vieil homme de 81 ans qui refuse les soins. Ils deviennent amis, puis amants. Le photographe et réalisateur canadien Bruce LaBruce habitué des œuvres "trash" sur l’homosexualité, s’essaye avec Gerontophilia, sorti en France mercredi, à un film plus accessible. Tout en gardant ses thèmes de prédilection : la marginalité et la subversion.
Un film romantique et chaste.Gerontophilia, le titre avait de quoi faire peur. Mais Bruce LaBruce ne laisse aucune place aux scènes crues, pour ne filmer que cette étrange romance entre un jeune homme et un octogénaire. Il la filme avec douceur, se concentre sur ce qui pourrait repousser, le vieillissement, la perte d’autonomie, et trouve même de quoi faire rire le spectateur. "Il y a une certaine ironie, explique le réalisateur, dans le fait que ce jeune homme sublime, que tout le monde trouve désirable et qui pourrait avoir n’importe quelle personne de son âge, choisisse ce mec de 81 ans." Et Bruce Labruce n’hésite pas à jouer avec les codes de la comédie romantique hollywoodienne : au début de leur idylle, les deux protagonistes vont marcher dans un parc, accompagnés par "la musique romantique de Chilly Gonzales", confie le réalisateur.
Le fétichisme pour sujet. Bruce LaBruce a eu l’idée de tourner Gerontophilia au contact de "fétichistes", des gens qui vouent un culte particulier, et parfois incompréhensible, à quelque chose ou à quelqu’un. C’est le cas du héros du film. Mais Bruce LaBruce ne cherche pas à creuser une quelconque pathologie derrière cet amour. Il se contente de montrer, avec un regard positif, et une douceur incontestable, ce comportement sexuel hors normes.
Du "trash" au grand public. Bruce LaBruce a toujours fait des films dérangeants. Il a marqué les esprits avec Hustler White, sorti en 1996, coréalisé avec le photographe Rick Castro, dans lequel il joue la dérive d'un cinéaste parmi les prostitués de Santa Monica Boulevard. Puis en 2010, il a réalisé L.A. Zombie, un film d’épouvante à caractère gore-érotique, avec une star du porno-gay. Gerontophilia opère une rupture avec son travail. Le film, cette fois, est tourné vers le grand public. Mais le réalisateur garde ses préoccupations : des personnages marginaux, qui transgressent les normes sociales, "radicaux et subversifs."
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