Le Grand prix du roman de l’Académie française, décerné jeudi à Sorj Chalandon, a donné le top départ de la saison des prix littéraires d’automne. La semaine qui s’ouvre poursuivra ce temps fort de la saison littéraire. Le prix Goncourt, le plus célèbre, et le prix Renaudot seront attribués mercredi. Suivront le Prix Décembre, le 3 novembre, le Médicis le 4 novembre, le Femina le 7 novembre. Le prix Interallié, particulier dans le sens où il récompense les écrits d’un journaliste, sera lui décerné le 16 novembre.
Un Goncourt pour le centenaire de Gallimard ?
Une chose est quasi certaine : Alexis Jenni, auteur de L'art français de la guerre, ne partira pas les mains vides. Cet agrégé de biologie, âgé de 48 ans et qui se définit comme "un écrivain du dimanche", figure en effet dans les sélections finales du Goncourt, du Renaudot, du Médicis et du Femina. Sa fresque ambitieuse dépeint le fil d'une histoire pleine de sang entre Indochine et Algérie. Reste à savoir s’il fera aussi bien que Jonathan Littell, lauréat du plus prestigieux des prix, le Goncourt, pour son premier roman, Les Bienveillantes, en 2006.
Gallimard, qui célèbre son centenaire, pourrait donc recevoir, une fois de plus, le prestigieux prix Goncourt. Deux des quatre finalistes encore en lice pour le plus connu des prix littéraires ont été publiés sous la fameuse couverture blanche : celui d'Alexis Jenni et le livre Du domaine des murmures, de Carole Martinez. Reste également en course le journaliste Sorj Chalandon pour Retour à Killybegs (Grasset), déjà couronné par le Grand prix du roman de l'Académie Française. L'écrivain haïtien Lyonel Trouillot clôt la liste avec La belle amour humaine (Actes sud).
Sportès et Carrère multi-nominés
A la fois en compétition pour le Renaudot et l'Interallié, Morgan Sportès et son roman Tout, tout de suite (Fayard), sur l'affaire du Gang des Barbares, fait aussi figure de prétendant sérieux à une récompense. Jayne Mansfield 1967, de Simon Libérati (Grasset), a également conquis les jurés du Renaudot et de l'Interallié ainsi que les dames du Femina, qui livreront leur dernière sélection vendredi soir. Quant à Limonov, d'Emmanuel Carrère (P.O.L), un livre captivant qui raconte la vie de cet écrivain russe à scandale devenu le cerveau d'un parti ultranationaliste, il a séduit le jury du Renaudot et celui du prix Décembre.
Côté étrangers, deux romans figurent à la fois dans les sélections du Femina et du Médicis. D’abord Une femme fuyant l'annonce (Seuil), de l'Israélien David Grossman, dont le fils aîné a été tué au Liban pendant la rédaction de ce magistral roman où rôde la peur de la mort. Ensuite Persécution (Liana Levi), de l'Italien Alessandro Piperno, qui met en scène la descente aux enfers d'un professeur de médecine romain brisé par un scandale sexuel.
Pour les maisons d’édition, l’enjeu reste de taille. En moyenne, de 2005 à 2010, le Goncourt s'est ainsi arraché à 400.000 exemplaires, le Renaudot à 198.000 exemplaires, le Femina à 156.000, l'Interallié à 81.000 et le prix Médicis à 55.000 exemplaires, selon une étude GfK publiée lundi.
Reste également en course le journaliste Sorj Chalandon pour "Retour à Killybegs" (Grasset), déjà couronné par leGrand prix du roman de l'Académie Française et inspiré de son ami Denis Donaldson, figure emblématique de l'IRA qui s'avéra traître à la cause républicaine irlandaise. L'écrivain haïtien Lyonel Trouillot clôt la liste avec "La belle amour humaine" (Actes sud).