8.000 fans aux couleurs de Gryffondor, de Poufsouffle, de Serdaigle ou de Serpentard sont attendus le 12 juillet prochain en plein Paris. Ils se sont donné rendez-vous pour l'avant-première de l'épisode final d'Harry Potter - Les Reliques de la mort au Palais omnisports de Bercy. Un événement qui fait grincer des dents du côté des professionnels du cinéma.
"Harry Potter fait de l'évasion fiscale"
Pas question de priver les "Potter-addicts" du plaisir de voir l'ultime film sur leurs sorciers préférés avant tout le monde. Mais c'est la manière qui indigne l'ARP, l'organisation qui représente les auteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma. "En faisant une opération de promotion de ce type-là, hors des cinémas, Harry Potter se place comme Johnny Hallyday : il remplit les stades mais fait de l'évasion fiscale", fait remarquer à Europe1.fr Florence Gastaud, déléguée générale de l'ARP.
En clair, en organisant l'avant-première en dehors d'une salle de cinéma conventionnelle, la Warner s'affranchit d'une taxe sur le prix des billets de cinéma. La TSA - taxe spéciale additionnelle -, qui prélève un peu plus de 10% du prix du ticket, alimente un fonds de soutien à la création géré par le Centre national de la cinématographie (CNC).
"Un manque à gagner pour le cinéma français"
"Avec 10.000 spectateurs qui paient leur place 25 euros, ça fait un manque à gagner de 25.000 euros qui échappe au cinéma français", calcule Florence Gastaud. "Le système cinématographique français repose sur une mutualisation qui fait qu'il se régule et se finance par lui-même. Là, ça déséquilibre tout", dénonce-t-elle.
L'ARP lance ainsi une piste de réflexion pour éviter de voir une telle situation se reproduire trop souvent à l'occasion de la sortie de gros blockbusters. "On ne demande pas l'annulation de l'avant-première d'Harry Potter. Nous ne somme pas contre le fait de projeter un film dans un stade mais contre le fait qu'ils ne contribuent pas au fonds du CNC. Il faudrait inventer un système de billetterie 'hors cinéma' qui participerait à la TSA", propose Florence Gastaud.
Contactée par Europe1.fr, la Warner n'a pas souhaité réagir.