Jeff Koons a les idées. Son équipe, plus de cent personnes, les réalisent dans un atelier, près de New York. D'un lapin gonflable en inox, son "inflatable Rabbit", à ses drôles de "Balloon Dogs", sculptures devenues iconiques, reconnues par les grands collectionneurs, l'artiste contemporain est l'auteur de sculptures à la renommée mondiale. La vente de son " Balloon Dogs" orange à plus de 58 millions de dollars, il y a un an chez Christie's, à Londres, a d'ailleurs fait de lui l'artiste actuel le plus cher du monde. Le Centre Pompidou à Paris accueille une rétrospective Jeff Koons, dès mercredi. L'artiste contemporain américain était l'invité de Thomas Sotto lundi.
"Je créé mes idées." Loin du look décontracté, en costume cravate, sa légion d'honneur accrochée au costume, Jeff Koons assure, à sa manière, réaliser son art lui-même. "Je fais tout seul. Je créé mes idées, c'est moi qui fait ces gestes", explique-t-il. Son équipe de travail ? "Je les fais bouger comme vous faites bouger vos doigts si vous tenez une brosse ou un pinceau", précise-t-il au micro d'Europe 1. Jeff Koons éprouve surtout du plaisir "à prendre part au dialogue de ce que peut être l'art, comment il peut avoir un effet sur nos vies et comment on peut essayer d'avoir une expérience de communication les uns avec les autres". Jeff Koons a aussi "essayé, autant que possible, de prendre part au dialogue avec les grands artistes", tel que Dali ou Warhol.
Sa rencontre avec Salvador Dali. A 17 ans, le jeune Jeff Koons apprend que l'auteur des montres molles est descendu à l'hôtel, à New York. "J'ai appelé Salvador Dali et il a répondu au téléphone", raconte simplement Jeff Koons. Une semaine plus tard, les deux artistes, l'un en devenir, l'autre à la notoriété établie, se rencontrent dans le hall de l'établissement. "Il m'a invité à une exposition qu'il faisait", se souvient Jeff Koons, qui décrit un homme très généreux. Cette rencontre a été décisive pour lui. Dali lui a notamment "fait comprendre qu'on pouvait changer sa propre vie".
Jeff Koons, moins subversif ? L'artiste, dont les œuvres récentes sont un peu plus lisses que les précédentes, se sent "très à l'aise avec le travail qu'il fait aujourd'hui", assure-t-il. Il a pris ses distances avec l'idée que l'art devrait produire un choc. "Je ne fais pas de l'art pour que cela choque", affirme-t-il, préférant entretenir "des dialogues" autour de sujets philosophiques, comme par exemple, l'acceptation de son propre corps.