Joann Sfar va sortir un carnet, Si Dieu existe, le 27 mai prochain. Il y raconte son émotion le jour de la dramatique attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier. Ce jour-là, "pour la première fois" de sa vie, Joann Sfar "n'a pas pu dessiner". Ce qui lui est venu juste après la tuerie ? Seulement "le nom des copains", Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans les locaux du journal satirique. Des noms qu'il a écrits et postés sur Instagram, le réseau social où le dessinateur est particulièrement actif.
C'est plus tard, dans les jours qui ont suivi l'attentat, que l'auteur du Chat du Rabbin s'est posé la question de savoir "comment parler" après les événements. A l'image de ses hésitations, le dessinateur "trébuche d'une page à l'autre" de son carnet Si Dieu existe. "Parfois c'est drôle, parfois c'est paumé", résume-t-il, mais le procédé "permet de s'ouvrir au lecteur et de se planter avec lui". Joann Sfar avoue avoir eu le sentiment qu'il fallait continuer à dessiner à ce moment-là, "sans cacher ni la colère, ni le chagrin", dit-il.
Le monde à l'envers. Le chagrin a été immense, raconte encore Joann Sfar, qui connaissait bien les dessinateurs de Charlie Hebdo. "Il n'y a jamais eu un seul raciste à Charlie Hebdo", martèle le dessinateur, écœuré, avant d'ajouter : "Il n'y a que des mecs qui se sont battus pour les immigrés, les sans-papiers etc. Et les vrais racistes se frottent les mains en ce moment en France, qu'est-ce qu'ils sont contents", s'est indigné Joann Sfar.
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