L'"Hermione" en images : réplique d'un navire de légende

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Noémi Marois , modifié à

LEVÉE D'ANCRE - Samedi soir, la réplique de l'Hermione a quitté l'île d'Aix pour une traversée de l'Atlantique. Retour en images sur ce navire de légende et son équipage. 

Le 20 mars 1780, le marquis de La Fayette embarque à 23 ans sur l'"Hermione" pour prêter main-forte aux "patriotes" américains contre les Anglais. 235 ans plus tard, la réplique du navire a quitté samedi soir son mouillage de l'île d'Aix pour rallier à son tour l'Amérique. Europe 1 vous propose de découvrir en images sur ce navire pas comme les autres.

L'"Hermione" a fière allure avec ses 65 mètres de long qui fendent la mer et ses 2.200 m2 de voilure. Pas moins de 17 années et 25 millions d'euros ont été nécessaires pour construire ce trois-mâts dans le chantier de la ville-arsenal de La Rochelle, en Charente-Maritime. Toutes voiles déployées, l'"Hermione" peut atteindre une vitesse maximale de 14 nœuds, soit 26 km/h. 

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Des boulets de 5 kilos. Ses 32 canons, qui pèsent de une à deux tonnes chacun, ont été fabriqués dans la fonderie de l'Isle d'Espagnac près d'Angoulême sur le modèle des canons de la première "Hermione". De leurs bouches de feu, ils sont capables de cracher des boulets de 2,5 à 5 kilos. Les fondeurs n'ont pas eu le droit à l'erreur dans leur conception car l'exactitude dans leur poids participe à l'équilibre du navire. Ci-dessus, sous le pont d'Aquitaine en 2014, ils rentrent en action... pour de faux, rassurez-vous !

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Un navire de guerre au service des "patriotes".  Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, issu d'une famille auvergnate, prend le chemin de l'Amérique en 1777 alors qu'âgé de 20 ans, il est encore mineur. Il s'engage dans les rangs des "patriotes" désireux de mettre fin à la colonisation anglaise en Amérique du nord. De retour en France, il arrive à convaincre Louis XVI de leur venir en aide. C'est ainsi qu'en mars 1780, le général La Fayette embarque à bord de l'"Hermione" pour débarquer à Boston le 28 avril. Dès le mois de juin, le valeureux navire connaît sa première bataille, au cours de laquelle il tire 260 coups de canons contre des cibles anglaises. Après plusieurs autres combats, l'embarcation revient en France en 1782 où elle disparaît en 1793 au large du Croisic après avoir touché des hauts-fonds. Le général La Fayette, lui, est aujourd'hui considéré comme un héros aux États-Unis.

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Des voiles... et deux moteurs. La réplique de l'"Hermione" utilise sa voilure mais, fille du 21e siècle, elle aura aussi deux moteurs qui actionnent deux hélices d'un mètre de diamètre, bien visibles en cale sèche. Elles peuvent être actionnées lors des entrées et des sorties de port, en cas de météo délicate ou pour récupérer, en cas d'accident, un homme à la mer. 

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Les 3/8. En 1780, le général de La Fayette avait 241 hommes sous ses ordres, dont 130 à la manœuvre. Pour sa traversée de l'Atlantique version 2015, l'"Hermione", sous le commandement de Yann Cariou, en aura 80. Ils ne chômeront pas avec un fonctionnement en 3/8 et un travail très physique. Durant leur périple, ils tireront, noueront, grimperont. Et mieux vaut ne pas avoir le vertige avec un mât qui culmine à 47 mètres. 

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Du cognac à vendre aux enchères. Deux barriques de 250 litres de cognac de la marque Hennessy ont été chargées à bord de l'"Hermione". Mais ce n'est pas pour le réconfort des marins. Elles seront vendues aux enchères aux États-Unis et les profits seront versés à des associations caritatives. Hennesy fut l'un des premiers marchands de cognac à exporter au 18e siècle sa production en Amérique, où la première vente de son cognac s'est déroulée à New-York en 1794. Le cognac de l'"Hermione" est, lui, particulier, puisqu'il s'agit d'un mélange de 80 eaux-de-vie.

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Le lit et le couvert. L'équipage est composé d'une poignée de professionnels et de bénévoles formés à la manœuvre. Parmi eux, deux cuisiniers et un maître d'hôtel qui prépareront quatre services par jour, car la salle à manger est trop petite pour nourrir 80 bouches en même temps. Les couches, elles, sont bien plus confortables que celles du 18e siècle : les marins ont le choix entre hamacs ou lits superposés.

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À New-York le 4 juillet. L'"Hermione" se lance à l'assaut des flots de l'Atlantique samedi soir. Après onze escales réparties sur la côte est des États-Unis, dont une à New-York le 4 juillet pour la fête de l'Indépendance, le navire doit revenir en France le 28 août.

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