Le raz-de-marée provoqué dans les librairies par la sortie du livre de Valérie Trierweiler Merci pour ce moment, n'est plus un secret. Le livre a été tiré à 590.000 exemplaires à ce jour. Mais c'est la première fois que l'éditeur de l'ex-première dame, Laurent Beccaria, le PDG des Arènes, prend la parole sur ce sujet. Il s'est exprimé dans une lettre aux lecteurs de Livres Hebdo, qui en a publié des extraits.
Laurent Beccaria fustige d'abord "l'hostilité de la quasi-totalité des médias, notamment audiovisuels." Pour lui, les seuls juges "sur la durée" restent les lecteurs, qui ont largement plébiscité le livre.
Le projet du livre fait monter les enchères. C'est Florent Massot, directeur de collection aux Arènes, qui apprend à Laurent Beccaria, en février 2014, que Valérie Trierweiler cherche un éditeur, via son agent. Plusieurs grandes maisons font alors monter les enchères, assure l'éditeur. Laurent Beccaria rencontre alors l'ex-première dame et reconnaît avoir été séduit "par l'idée de reproduire avec elle, l'aventure partagée avec Eva Joly lorsqu'elle instruisait l'affaire Elf". Eva Joly était "vilipendée par les médias et avait réussi à se faire comprendre grâce à une autobiographie publiée par les Arènes", explique celui qui a édité Notre affaire à tous.
Le contrat est signé. "Pas de chèque mirobolant mais des droits d'auteur confortables", "le secret absolu", "la possibilité de se rétracter à tout moment", voici l'essentiel des clauses du contrat signé avec l'ex-première dame que détaille le PDG. Puis ce sont des mois de travail avec Valérie Trierweiler. Quatre personnes seulement sont dans la confidence. "Il n'y a évidemment pas d'écrivain fantôme", précise Laurent Beccaria, démentant des rumeurs.
Des coupes, pour le style. "Les coupes visent à éviter les digressions inutiles", non à censurer des passages diffamatoires, assure enfin l'éditeur. En 48 heures, avant la sortie du livre le 4 septembre, l'équipe des Arènes appelle plus de 650 libraires, leur confiant le nom de l'auteur, le titre et un résumé du contenu. Puis, en quelques heures, "le livre devient un objet de scandale", déplore encore Laurent Beccaria. La "machine à buzz" est lancée, transformant "une information sensible en canard sans tête, prétexte à tout et n'importe quoi", estime-t-il.