Purge, de Sofi Oksanen
"Si je devais utiliser un seul mot pour définir ce roman, ce serait simplement le mot bouleversant. Je n’ai pas pu le lâcher du début à la fin, bouleversée par l’histoire de ces deux femmes si différentes mais que pourtant beaucoup de choses rapprochent : un destin tragique, une force de caractère inouïe, une résistance à toute épreuve, des choix difficiles pour leur propre survie, et finalement un secret de famille…
On est touché par Zara, victime de proxénètes mafieux, on ne sait que penser d’Aliide, tantôt victime, tantôt bourreau. Mais qu’aurait-on fait à sa place ? Aurait-on, pour sa survie, ou par amour, collaboré jusqu’à permettre la déportation de sa propre sœur, ou bien aurait-on résisté ? Je n’ai pas la réponse. Ce livre dénonce les violences faites aux femmes, nous dévoile l’Histoire jusqu’ici méconnue d’un pays qui appartient aujourd’hui à la Communauté Européenne.
J’ai envie de remercier l’auteur, Sofi Oksanen, et le traducteur, Sébastien Cagnoli (qui a fait un travail de traduction magnifique, je tiens à le dire), pour ce magnifique écrit qui restera dans ma mémoire comme étant un des romans qui m’ont le plus marquée. "
Anne, Toulouse.
"Ce livre est un vent d'Est, froid et cinglant. Le titre déjà est lourd de sens. Purge. Je n'ai pas saisi s'il faisait allusion à l'épuration ethnique ou au fait de laver toutes les humiliations passées. La couverture ensuite : la main tendue d'une vieille dame, avec une bague et les ongles vernis. Cette photo est troublante. Cette main tendue doit être celle d'Aliide. Pour ma part, je l'imaginais différente : femme secrète, forte, déterminée mais aussi rustre, sans artifice.
Le roman s'orchestre comme un huis clos. Il s'agit de la rencontre de la vieille femme Aliide et de la jeune Zara. A travers ces deux destins, c'est l'histoire de l'Estonie qui nous est relatée ou plus précisément les conditions de vie de femmes estoniennes.
Leurs deux histoires sont à des époques différentes et pourtant elles sont empreintes des mêmes humiliations, des mêmes tortures, des mêmes violences, des mêmes mensonges et de la même force de survivre. Il s'agit du témoignage de deux femmes abîmées par l'Histoire. Outre ces similitudes, nous découvrirons leurs secrets et les liens qui les unissent (...)
Quand on referme ce roman, silence...On ne l'oubliera pas."
Valérie, Laval.
"J'ai commencé ce roman avec méfiance, traitant d'une période et d'un sujet dont je ne connaissais pas grand chose, et qui ne me passionne pas particulièrement, semblant très sombre, voire glauque.
C'est un roman très dur sur des personnes martyrisées par la vie et les régimes successifs de leur pays, l'Estonie. Ils ont eu des choix difficiles à faire et n'ont pas toujours pris les bonnes décisions.
Il est difficile de parler de ce roman sans en dévoiler la trame. Sans concession et parfois très cru, Purge est articulé autour de très courts chapitres qui nous baladent d’Allemagne en Russie, en passant bien sûr par l'Estonie, des années 40 aux années 90. Sofi Oksanen a su insuffler une ambiance Hitchcockienne à son roman, plein de non-dits et de mystères qui seront distillés au compte-goutte. Nous avons ici affaire à un véritable tour de force qui nous plonge au plus proche des personnages, malgré leurs actes tantôt horribles tantôt magnifiques, parfois lâches mais jamais innocents. Une histoire passionnante et d'une extrême puissance sur l'histoire méconnue de ce pays."
Jérémy, Couzeix.
La chute des géants, de Ken Follett
Après "Les piliers de la terre" et "Un monde sans fin", j'étais comme beaucoup impatiente de lire La chute des géants.
Le XXème siècle vu à travers le destin croisé de cinq familles (Anglaise, Allemande, Américaine, Russe et Galloise). Nous retrouvons ici le style Ken Follett, soit une saga bien rythmée avec de nombreux détails. A la lecture, on se représente les images très nettement, le film passe devant nos yeux. Donc, j'ai eu un vrai plaisir à lire ce livre, d'autant plus que la période est plus récente donc plus présente dans nos histoires de famille. Mais, car il y a un MAIS. Pourquoi n'y a t-il pas de famille française? Est ce moi, qui manque un peu d'ouverture d'esprit et d'objectivité en voyant la France au centre même des enjeux de la 1ère guerre mondiale? Traiter de l'Histoire à travers le regard des différents protagonistes est passionnant, mais je ne comprends pas ce parti pris d'occulter le point de vue français."
Valérie, Laval.
Un livre qui m’a déplu : La chute des géants, de Ken Follet. N’est pas Zola qui veut !
Jocelyne, Villeurbanne
La fête au bouc, de Mario Vargas Llosa
"Attention CHEF D’ŒUVRE !! Tout simplement extraordinaire ! L’écrivain réussit à nous faire toucher la dictature de l’intérieur par le biais du registre de la polyphonie : en effet l’histoire est vue (à des temps différents mais qui peuvent se rejoindre) par le biais des comploteurs, sous l’angle du dictateur lui-même, ou encore de la fille d’un haut dignitaire du régime. On vit à St-Saint-Saint-Domingue dans la tyrannie et de la fascination proprement charismatique de Trujillo. C’est le portrait vrai de la nature humaine dans ce qu’elle a de profondément amorale, dans sa part d’animal aussi, dans son versant cruel, violent, égoïste, égotiste, sexué, meurtrier. Les thèmes de la trahison, de la manipulation, de l’ascendant sur ses semblables, de l’assouvissement, de la mythomanie se retrouvent aussi. Et aussi à l’inverse qu’est ce que la terreur, la révolte, l’insoumission ? Roman sur la dictature, roman sur les limites de l’asservissement, sur le culte de la personnalité : de bout en bout on est happé par la furie de la dictature dans ce dense et furieux roman à charge contre la dictature ! Qu’est ce qui fait que l’on accepte de se démettre de son individualité, de sa personne au profit d’un être dit suprême ? comment peut-on être dictateur (de même comment peut-on être persan demandait le naïf chez Montesquieu) ?
La langue est aussi un formidable révélateur de la personnalité du personnage et un formidable écho de sa morale : voir les surnoms que le dictateur et le régime donnent à ses hauts cadres. Tout est matière à un agencement parfait du fond et de la forme, procédé littéraire/évolution de la narration.
Un grand merci pour cette découverte!!"
Philippe, Biolaines
"Ce livre très dense tient plus du documentaire que du roman. Il retrace le parcours du personnage authentique de Trujillo (le Bouc), dictateur pendant 30 ans de la République Dominicaine de 1930 à 1961.
Grâce au talent de conteur de Llosa, on apprend jusqu’où a pu aller ce petit despote peu connu, burlesque, prêtant à rire si ce n’était au dépens de tout un peuple pendant 30 ans.
Le récit où l’on se perd un peu car il mêle faits historiques et fiction va de la justification par lui-même de Trujillo pour ce qu’il a fait, à l’intervention des conjurés et surtout au récit d’Urania Cabral, fille d’un sénateur disgracié et qui revient au pays après de nombreuses années d’exil.
La lecture de ce livre passionnant est à conseiller pour des périodes de vacances car il est vraiment très riche en événements et personnages !"
Jocelyne, Villeurbanne
"La fête au bouc de Mario Vargas Llosa, un prix Nobel de littérature qui mérite bien son titre : L'écriture est magnifique et les descriptions très réalistes. L'originalité du récit (une similitude avec Purge : alternance par chapitre des époques et des narrateurs) permet de visualiser les différents points de vue d'une dictature; d'une société de corruption."
Jérémy, Couzeix
Le syndrome E, de Franck Thilliez
"Voilà un thriller comme je les aime.
Deux enquêtes à priori distinctes qui au final n'en feront qu'une. C'est un cross-over de nos deux héros. Ce roman à l'ambiance glauque et malsaine est construit à partir de l'histoire des orphelins de Duplessis au Canada et des manipulations possibles de nos cerveaux. Cela fait froid dans le dos!
Je mettrai cependant un bémol : la fin du roman est un peu téléphonée et très guimauve jusqu'aux dernières lignes lançant ainsi la suite de ce roman. Cela tombe un peu à plat sans grande originalité, ce qui ne m'empêchera pas cependant d'attendre avec impatience la sortie du tome 2."
Valérie, Laval
"Un policier qui se promet d’être passionnant : Le Syndrome E de Franck Thilliez : Il s’agit de 2 histoires qui se déroulent en parallèle. On retrouve Lucie Henebelle (lieutenant de police, elle enquête sur un film qui a rendu aveugle son ex-petit ami) et Sharko qui lui, enquête sur la découverte de cinq corps enterrés en Normandie. Particularité de ces 5 corps : on leur a enlevé le cerveau… les 2 enquêteurs vont être amenés à travailler ensemble. Le suspens est omniprésent, pas le temps de s’ennuyer une minute, dès la première page on est pris aux tripes !"
Jocelyne, Villeurbanne
"J'ai beaucoup apprécié Le Syndrome [E] de Frank Thilliez. C'est mon premier roman de Thilliez, et étant amateur de Grangé et consorts, je n'ai pas du tout été déçu. Hyper rythmé, une tension palpable du début à la fin et des personnages très attachants, bref un grand plaisir de lecture."
Jérémy, Couzeix
"Un polar un peu trop longuet, qui perd en cours de route son lecteur : la trame devient un peu trop boursouflée, même si elle aborde des problématiques actuelles : la manipulation par l’image, la dépossession de soi, l’origine de la violence, le complot militaro-psycho-criminel, et j’en passe. Plaisir de retrouver pour un nordiste des références régionales. Et l’histoire d’amour entre Lucie, la jeune fliquette tenace, et le commissaire Sharko, cabossé de la vie sur le retour, esquissée à la fin du livre est improbable : on a alors l’impression d’un dérèglement du profil des héros, comme si ce n’était plus le même auteur qui écrivait l’histoire et vivait ses personnages. "
Philippe, Biolaines
La montagne de minuit, de Jean-Marie Blas de Roblès
"Dans ce roman, l'auteur nous emmène avec bonheur à travers un voyage initiatique et une exploration de notre imaginaire. Le personnage de Bastien est mystérieux, à la fois sage et sulfureux. Bastien est surprenant, bienveillant dans sa relation avec Rose. Le lien très fort qui unit ces 2 personnages est d'une simplicité qui dépasse les mots, l'auteur nous le livre tel quel, nous laissant deviner beaucoup et finalement sans rien nous dire, nous offrant tout l'impalpable. C'est d'une beauté subtile, gracieuse, digne.
C'est une très belle histoire qui se lit comme un conte poétique."
Fabienne, Paris
"Je l’ai lu d’une seule traite. Deux histoires de culpabilité, qui nous replongent dans les atrocités du nazisme, avec comme porte de sortie à la culpabilité le bouddhisme et comme libération un voyage au Tibet. Dommage que ce roman soit si court, les thèmes abordés y sont si nombreux qu’il aurait peut-être été bien de développer. Et à mon sens étaient inutiles les notes historiques de Rose et les commentaires de son fils, à la fin du livre."
Anne, Toulouse
"Voyage initiatique parsemé aussi bien de mensonges que de quêtes vers la vérité et les faits historiques.
Depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, ce n’est pas qu’ils ne croient plus en rien, c’est qu’ils sont prêts à croire en tout.
Même si pour moi le style s'est avéré déroutant (entre roman d'aventure et relation épistolaire entre Rose et Paul...) et qu'on aimerait en découvrir plus sur les différents personnages (Tom, Paul...), La montagne de Minuit reste un beau voyage qui nous entraîne à la découverte d'un Tibet magnifique mais soumis à l'oppression chinoise. Passé secret, obscurantisme nazi et quête de rédemption feront parti des bagages."
Benoît, Paris
.
"Le roman commence à Lyon, d’ailleurs l’auteur décrit merveilleusement bien cette ville, y aurait-il vécu ? Bastien Lhermine et Rose Sévère avec son petit garçon, Paul, sont voisins. Le premier, gardien d’école bientôt renvoyé par le nouveau directeur est un ascète passionné par le Tibet, Rose est une historienne avec un passé que l’on devine douloureux. On s’aperçoit qu’ils sont tous deux victimes de secrets de famille très lourds et impliquant des proches pendant la 2ème guerre mondiale.
Rose décide d’offrir un beau cadeau à Bastien : un voyage au Tibet ! S’en suit une très belle description du Tibet. C’est dommage que tout se mélange ensuite, qu’il est difficile de savoir où l’auteur veut nous conduire et que nous restons sur notre faim…"
Jocelyne, Villeurbanne