Dix toiles majeures seront exposées à partir du 11 avril, pour deux mois, au Musée National de Pékin. Dix toiles que les plus grands musées nationaux français vont prêter pour célébrer le cinquantenaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine communiste.
Parmi ces chefs-d'œuvre, deux Renoir du Musée d'Orsay, trois tableaux du Louvre, un portrait de Louis XIV prêté par le Château de Versailles ou encore des Picasso de très grande valeur. Ces toiles, qui valent plusieurs de dizaines de millions d’euros, voyagent donc sous très haute protection. Europe 1 a suivi le décrochage de l’une d’entre elles, Le Bal du Moulin de la Galette, le célèbre tableau impressionniste signé du maître Auguste Renoir. Cette toile réalisée en 1876, qui représente l’atmosphère joyeuse de la foule à Montmartre, est habituellement exposée au Musée d'Orsay.
La manipulation, un moment délicat. Le Bal du Moulin de la Galette fait 1,60 m sur 2 et pèse 70 kilos. Car la toile est recouverte d’un verre anti reflet et anti effraction. Le dos du tableau lui, est aussi recouvert d'une lourde structure en bois et de mousse pour mieux résister aux variations de température, et à l’humidité. Le décrochage est donc un moment délicat, à l’aide d’une palette spécialisée, et de deux personnes, une de chaque côté du tableau.
Examen, à la loupe. La toile est ensuite examinée minutieusement par la restauratrice. "Je fais le constat d’état du tableau ", raconte-t-elle. "Je relève toutes les altérations, plus ou moins anciennes et les craquelures." Elle prend aussi des photos en utilisant des lunettes loupes. "Elles me permettent de détecter des réseaux de craquelures" explique-t-elle, tout en consignant chaque détail. "Là on voit une toute petite perte de matière. C’est gros comme une tête d’épingle, mais je le précise." Puis, le tableau est placé dans en caisse super isotherme, anti choc et isolante.
Départ pour Roissy, sous haute surveillance. Le départ des tableaux pour l’aéroport de Roissy a lieu en camion banalisé, sous très haute surveillance. Et pour limiter les risques, les tableaux ne partent pas en même temps. Chaque toile est aussi accompagnée d’un convoyeur du musée, un conservateur, qui ne la lâche pas des yeux et qui suit toutes les étapes du transport, du décrochage à Paris à l’accrochage à Pékin.
Après l'Exposition de Pékin, certaines toiles, dont Le Verrou de Fragonard, iront à Macao pour y être exposées du 27 juin au 7 septembre. Cette fois, il s’agira de douze chefs-d’œuvre, dont un Matisse, un Bonnard, ou encore un Picasso.