Avec Les souvenirs, il passe pour la troisième fois derrière la caméra. Le réalisateur Jean-Paul Rouve a choisi d'adapter le roman éponyme du scénariste et romancier David Foenkinos, sorti en 2011. Au cœur du film, en salles mercredi et dont Europe1 est partenaire, Romain, 23 ans, part à la recherche de sa grand-mère fugueuse et avec elle, de ses souvenirs. On découvre Mathieu Spinosi dans le rôle-titre, Michel Blanc dans celui du père qui digère mal sa retraite, Annie Cordy en grand-mère idéale, ou encore Chantal Lauby dans la peau de la mère. Comment Jean-Paul Rouve a-t-il adapté le livre de David Foenkinos ? Entretien.
Comment fait-on pour respecter l'univers d'un livre et tout de même faire son film ?
"C'est tout le problème de l'adaptation. Adapter, c'est savoir retirer l'essence d'un livre, ce n'est pas faire un copier-coller. Il faut essayer de respecter l'esprit. Je pense qu'on respecte si on trahit. Ça m'intéresse depuis longtemps l'adaptation. C'est un travail que je voulais faire depuis longtemps. Et je me rends compte que quand je vois des films que j'estime bien adaptés, souvent ils sont finalement assez éloignés du livre. De toute façon, dans un livre, il y a une voix intérieure, il y a une manière de raconter les choses, c'est une écriture très différente. Donc on est obligé justement de trahir."
Vous avez co-signé le scénario avec David Foenkinos. Comment on écrit à deux mains ?
"On se pose les problèmes. On se demande ce qui ne marche pas. Il y a des choses qui ne sont pas adaptables au cinéma. On est surtout partis du principe qu'on voulait plus de comédie. On a donc créé des personnages, comme celui du colocataire de Romain, (le héros du film, ndlr.), qui n'existe pas dans le roman. C'était une manière de permettre à Romain de pouvoir s'exprimer. Je ne voulais pas mettre de voix off donc c'était la solution. On a aussi augmenté le rôle du père. Et puis on coupe, on change, parfois encore on transforme. Dans le livre, chaque personnage a un souvenir. Tout ça, on l'a enlevé. On en a inventé un qui n'est même pas dans le livre : celui, à l'écran, où la grand-mère voit son fils petit."
Pourquoi avoir choisi de couper la fin du livre ?
"C'est une idée de David Foenkinos. Mais je trouve que c'est une très bonne idée, parce que la fin du livre est presque un autre livre, une autre histoire. L'histoire d'un couple entre Romain et sa nouvelle fiancée. Et ça ce n'était pas l'histoire du film, qui suit le périple de cette grand-mère."