À la fois restes humains et pièces de musées, une vingtaine de têtes maories momifiées vont être rendues à la Nouvelle-Zélande. Après le Sénat en juin dernier, l'Assemblée nationale a adopté à la quasi unanimité (457 députés pour et 8 contre) la proposition de loi soutenue par le Nouveau Centre. Selon ce texte, définitivement adopté par le Parlement, "les têtes maories conservées par des musées de France cessent de faire partie de leurs collections pour être remises à la Nouvelle-Zélande", en signe de respect pour la culture de l'île.
Une vingtaine dispersées en France
Les têtes maories momifiées et tatouées - des têtes de chefs ou de guerriers - ont été ramenées aux 17ème et 18ème siècles pendant la période coloniale. Une vingtaine d’entre elles seraient dispersées dans plusieurs musées français, à Rouen, Paris (au Musée du Quai Branly), Marseille, Nantes (au Muséum d’histoire naturelle), La Rochelle et Lyon.
De nombreux pays ont déjà répondu favorablement à l'appel lancé par la Nouvelle-Zélande dans les années 80 en restituant les têtes en leur possession, comme la Suisse, la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Argentine ou l'Australie.
Enterrées selon les coutumes maories
Le texte va notamment permettre au Muséum d'histoire naturelle de Rouen de remettre aux autorités néo-zélandaises, une tête qu'il conserve depuis 1875. Sa restitution avait été votée à l'unanimité en 2007 par le conseil municipal de Rouen, une délibération ensuite invalidée par le tribunal administratif de la ville.
Les têtes seront dans un premier temps déposées au Musée national de Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande, avant d'être ensuite rendues aux tribus concernées pour être enterrées selon les coutumes maories. Les Maori, population polynésienne, habitent la Nouvelle-Zélande depuis le 8ème siècle, ils seraient aujourd'hui environ 600.000.