Lou Reed. L’interprète des légendaires "Walk on the wild side" ou de "Perfect day" s’est éteint dimanche, à l’âge de 71 ans, à proximité de New York. Dans ses chansons, Lou Reed a raconté la société américaine des années 70. Explosion des drogues, liberté sexuelle, liberté absolue dans le domaine artistique, le New York de cette époque-là voit la remise en cause de tous les tabous. Lou Reed est alors le leader du groupe Velvet Underground. Il navigue dans le milieu underground, côtoie artistes et paumés, la star du Pop Art Andy Warhol puis David Bowie, et devient un témoin direct de son époque.
Les années Factory. Il aura fallu une rencontre, celle avec Andy Warhol pour que naisse le Velvet Underground, le groupe de Lou Reed. L’artiste et mécène lui ouvre toute grandes les portes de La Factory, son atelier situé à New York, qui fourmille d’artistes et réunit la jet-set new-yorkaise. Dans sa chanson "Walk on the Wild Side", Lou Reed y décrit le parcours de personnages new-yorkais rencontrés à La Factory et qui, pour la plupart, ont fini par plonger dans la drogue.
Dans l’album Transformers (1972), la chanson "Walk on the Wild Side" dépeint une véritable galerie de portraits des habitués de La Factory :
La drogue et la prostitution. Dans Berlin, troisième album solo de Lou Reed, sorti en 1973, le chanteur reprend tous les thèmes qui lui sont chers. A travers une écriture particulièrement sombre, il traite de la drogue, de la prostitution, du sexe le plus violent et le plus destructeur qui soit, du suicide enfin.
Un disque culte mais lugubre qui témoigne de son regard âpre sur une société vouée au No Future :
Déjà, en 1967, le sulfureux titre "Heroïn" ou ses chansons "Waiting for The Man", évoquait le drame de la drogue, que Lou Reed connaît bien. Lui-même a plusieurs fois défrayé la chronique en s’injectant de l’héroïne sur scène. Le chanteur, guitariste, auteur-compositeur, mais aussi buveur invétéré a souffert toute sa vie de ses addictions. "J’ai essayé de me débarrasser de la drogue en buvant", a-t-il déclaré dans une interview.
Cette tragédie de la drogue, il la raconte dans plusieurs titres, notamment dans "Heroïn" :
L’homosexualité et le sida. Avec "Kill Your Sons", de l’album Sally Can’t Dance, Lou Reed revient sur une expérience traumatisante : adolescent, ses parents ont cru le guérir de ses "tendances homosexuelles" par des séances d’électrochocs.
Avec New York, album qui marque le retour du chanteur après une période moins faste, Lou Reed adopte le parlé-chanté pour évoquer de nouveau son attachement à sa ville, New York, le sida et l’exclusion avec "Dirty Boulevard".
Le titre "The Halloween Parade" manifeste son combat contre le sida :
>> Thierry Lecamp rendra hommage à Lou Reed samedi dans On Connaît la musique, en diffusant une version live de "Walk on the Wild Side" par Moby.