Madonna va-t-elle conserver son titre de reine de la pop ? Bousculée par l'arrivée de Lady Gaga et Lana del Rey, la chanteuse lance son offensive avec la sortie de MDNA, sorti lundi et disponible sur Internet. Un douzième album au titre provocateur qui renoue avec les fondamentaux de la Madone. Car son dernier album, sorti en 2008, avait reçu un accueil mitigé.
La Madone ringardisée ?
De nouvelles têtes étaient en effet venues bouleverser le petit monde de la pop. Rihanna, pour le côté érotique, Lana del Rey, pour le glamour hollywoodien, et surtout Lady Gaga, pour le goût de la provocation étaient venues piller allègrement l'héritage de la "Material Girl". A l'annonce de la parution de MDNA, nombre d'observateurs se sont donc interrogés : Madonna était-elle encore en mesure de dicter la tendance ?
Les premiers signes n'étaient guère rassurants : le premier extrait, Gimme all you luvin', n'a pas rencontré le succès escompté. Sa prestation à la mi-temps du Super Bowl a notamment suscité des critiques mitigées. Même ses photos promotionnelles ont provoqué une avalanche de commentaires peu amènes sur l'incapacité de la star à assumer son âge.
Un album bien accueilli par la critique
Mais les premières critiques de MDNA publiées dans la presse anglo-saxonne sont unanimes. "Madonna est toujours la reine de la pop. Près de 30 ans après avoir atteint pour la première fois les sommets des charts, elle montre toujours comment on fait le travail", écrit le magazine américain Billboard. "Son nouvel album montre aux jeunes prétendantes que Madonna est toujours une force avec laquelle il faut compter", estime le journal britannique Daily Mirror.
Il faut dire que pour son dernier album, la diva s'est entourée, comme à son habitude, de collaborateurs choisis avec flair et minutie. En les invitant à chanter sur deux titres, la star adoube comme héritières deux artistes pointues : la rappeuse déjantée Nicki Minaj et la provocante MIA.
Voici le clip de Gimme all you luvin' avec MIA et Nicki Minaj :
Son divorce en trame de fond
Côté production, elle a fait appel au DJ français Martin Solveig et au duo de producteurs italiens Alle et Benny Benassi, spécialistes des tubes taillés pour les clubs. MDNA marque aussi le retour - très attendu après douze ans d'absence - du producteur William Orbit, à l'origine de son renouveau créatif en 1998 avec l'introspectif Ray of light.
Ces choix traduisent le double message du disque. D'un côté, des hymnes aux plaisirs de la vie et de la nuit - MDNA étant d'ailleurs un jeu de mots avec la MDMA, une drogue très prisée des clubbeurs. En version pop ou dance, ils sont souvent réussis, mais sans surprise. De l'autre, un retour sur le douloureux divorce de Madonna, séparée en 2008 du réalisateur Guy Ritchie. C'est ce thème, traité tantôt par des ballades tantôt par des musiques urbaines agressives, qui donne toute sa chair à MDNA.