Le chanteur Richard Anthony, interprète du titre "Et j'entends siffler le train ...", est décédé cette nuit des suites d'une longue maladie à Pégomas, dans les Alpes-maritimes, a annoncé France 3. Le chanteur était atteint d'un cancer, a précisé Fabien Lecoeuvre, attaché de presse de la tournée "Age tendre" à laquelle avait participé à plusieurs reprises. Il est mort à l'âge de 77 ans.
Richard Anthony, de son vrai nom Richard Btesh, est né au Caire, en Égypte, en 1938. Après quelques années passées en Argentine puis en Angleterre, il arrive en France à l'âge de 13 ans, en 1951. Après l'obtention de son baccalauréat et le début de ses études de droit, il change de cap et commence par refuser de suivre ses parents à Milan. Il devient représentant de commerce en réfrigérateurs, tout en pratiquant le saxophone dans les clubs de jazz où il se produit. A la fin des années 50, ce polyglotte, capable de parler six langues, influencé par la pop anglophone, se lance dans la chanson, en adaptant le genre avec des textes français. Il enregistre alors deux titres, You Are My Destiny de Paul Anka et Peggy Sue de Buddy Holly, qui vont lui ouvrir les portes de Columbia Records. Mais ces chansons passent relativement inaperçues.
Le succès dans les années 60. Le chanteur rencontre la célébrité à l'âge de vingt ans, à la sortie de son troisième album, sur lequel il chante notamment Nouvelle Vague, une reprise des Coasters. Le succès est au rendez-vous, avec près de 500 000 exemplaires vendus. Richard Anthony entre alors dans le clan fermé des chanteurs yéyés dans les années 60, avec le tube Et j'entends siffler le train, mais aussi avec Itsi, Bitsi, Petit Bikini.
La SNCF n'a pas manqué l'occasion de lui rendre hommage sur Twitter :
RIP Richard Anthony. #JentendsSifflerLeTrainhttps://t.co/K8LWJsm95z— SNCF (@SNCF) 20 Avril 2015
Une vie marquée par la démesure. Succès, enfants, femmes, fortune mais aussi déboires judiciaires et financiers ont jalonné la carrière de Richard Anthony. Dans les années 1970, le disque s'enraye. Le chanteur divorce de sa première épouse, Michelle, vit à Saint-Paul-de-Vence avec Josyane, quitte finalement la France avec Sabine, sa deuxième épouse, pour Los Angeles, en 1978. Il tente alors d'exporter la chanson française aux Etats-Unis, adaptant notamment "L'Eté indien", de Joe Dassin. A son retour en France en 1982, le fisc lui demande des comptes et le fait même incarcérer trois jours au printemps 1983. Ses proches le font libérer en rassemblant une partie de la somme due (plus d'un million de francs, soit quelque 152.000 euros).
Père de neuf enfants, il recommence à chanter pour éponger le reste de sa dette. Celui qu'on surnommait "le père tranquille du twist" a vécu dans la démesure. Avec 50 millions de disques vendus et 21 tubes classés numéro 1, le chanteur a fait son grand retour au milieu des années 1990, avec de nouveaux enregistrements de ses tubes et des mémoires -Il faut croire aux étoiles, un livre paru en 1994. En 1998, il avait fêté ses 40 ans de carrière au Zénith, à Paris.