Nadine Trintignant : "très indécent que Cantat se produise sur scène"

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INTERVIEW E1 - La mère de Marie Trintignant s'indigne que celui qui a tué sa fille puisse à nouveau donner des concerts.

Nadine Trintignant se raconte dans  La voilette de ma mère, aux éditions Fayard. La mère de Marie Trintignant revient aussi dans ces pages sur le drame de Vilnius, la mort de sa fille Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat. "Ce n'est pas se replonger dans ses souvenirs", explique-t-elle au micro d'Europe 1, "ça ne vous quitte pas", dit-elle. "Quand c'est violent et fort comme ça, ça ne peut pas vous quitter. Les mots viennent tout seuls. Ils sont en moi", confie-t-elle. Nadine Trintignant a cherché malgré tout à ce que le livre soit "le mieux écrit possible."

Un épisode "étrange". A l'époque de la tragédie, toute la famille est soudée, raconte Nadine Trintignant dans ces pages, sauf sa propre mère. Un épisode étrange qu'elle raconte avec émotion car sa mère, à l'époque, ne l'a pas reconnue. "Je lui disais : 'je suis Nana', mais elle haussait les épaules. C'était très étrange, oui. On avait été longtemps séparées, il y avait eu le tournage des deux films sur Colette et je ne me sentais pas l'énergie d'aller la voir. Mes sœurs avaient pris soin de lui cacher la mort de Marie. Quand je suis arrivée, je l'ai prise dans mes bras, j'avais une envie folle d'elle, de son odeur, sa tendresse... Quand elle ne m'a pas reconnue, je n'ai pas compris : elle reconnaissait tout le monde ! J'y suis allée avec des amies qu'elle reconnaissait alors qu'elle ne les avait pas vues depuis des années ! Elle haussait les épaules. C'est un psychiatre qui lui a mis la puce à l'oreille : "Je crois qu'elle sentait qu'il y avait en moi quelque chose de mort et qu'elle ne pourrait pas le supporter." 

Nadine Trintignant évoque aussi Bertrand Cantat. Jugé et condamné pour le meurtre de Marie Trintignant,  Bertrand Cantat a désormais repris sa vie d'artiste. 

Nadine Trintignant : "C'est quoi le pardon ? Le...par Europe1fr

"Je l'ignore, je ne veux pas le savoir, je suis un peu comme maman, là ! Il n'existe plus pour moi", explique Nadine Trintignant. "Quand sa femme s'est pendue, un journaliste m'a demandé à quoi je pensais : j'ai répondu que je pensais à ses enfants et j'ai raccroché. Je trouve indécent qu'il se reproduise sur scène. Très indécent. Quand on a tué... Je crois que c'est le seul exemple de quelqu'un qui se produit sur scène après avoir tué quelqu'un et que tout le monde le sache... Bon, maintenant, mon livre est plus gai que ça !" 

Ce livre lui a t-il fait du bien ? "Tous les livres font du bien !", s'exclame Nadine Trintignant, qui préfère évoquer la gaieté de son ouvrage. "On dépose quelque chose qu'on a en nous, qu'on veut démêler, qu'on a besoin de démêler et que, d'une certaine façon, j'ai revécu dans l'écriture avec maman, avec mon enfance. Avec ma jeunesse."

Le pardon est-il possible ? Nadine Trintignant répond à cette question par des questions : "C'est quoi le pardon ? Le vrai pardon, c'est l'oubli, on est d'accord ? Vous avez une fille ? Deux ? Alors imaginez. Vous oublieriez ? Voilà ma réponse."

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