Disquettes poussiéreuses. Roi du pinceau, Andy Warhol l’éclectique s’est également essayé à la caméra et à la souris d’ordinateur, rapporte le site Wired (en anglais). Un travail resté dans l’oubli, seulement exhumé récemment par un groupe d’experts informatiques. Trente ans après leur création, ces œuvres ont été extraites des disquettes sur lesquelles elles étaient sauvegardées. Une caverne d’Ali Baba numérique ignorée de tous, mais remise au goût du jour par l’artiste Cory Arcangel. Largement influencé par le maître du pop-art, ce créateur contemporain qui travaille sur tous les supports (du jeu vidéo à la musique) est tombé par hasard sur une vidéo d’Andy Warhol datant de 1985. Sur ce film, on peut le voir en train de créer un portait de la chanteuse du groupe Blondie Debbie Harry, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du lancement de l’ordinateur Amiga.
Quart d’heure de gloire pour des œuvres oubliées. Intrigué par la scène, l’artiste new-yorkais remonte les traces de ce dessin jusqu’aux archives du musée Warhol de Pittsburgh et fait main basse sur une série de disquettes. Mais elles sont si vieilles qu’aucun ordinateur ne peut les lire sur place. Il fait alors appel aux petits génies du club informatique de la Carnegie Mellon University, qui parviennent finalement à lire les données enfermées dans ces disquettes depuis plus de 30 ans. Et le résultat est à la hauteur du mal que tout ce petit monde s’est donné pour découvrir un pan caché de l’œuvre warholienne : pêle-mêle se trouvent une boîte de soupe Campbell, cette série qui a forgé le succès de l’artiste, mais aussi un autoportrait et une réinterprétation de la Naissance de Venus, chef d’œuvre de la Renaissance italienne peint par Boticelli. Cory Arcangel et les informaticiens peuvent être fiers d’eux, ils ont offert à ces œuvres inconnues leur quart d’heure de gloire.