Roman Polanski célébré. Le réalisateur franco-polonais a été salué par le cinéma français de la 36e cérémonie des César vendredi soir. Lui, qui avait dû terminer The Ghost Writer en prison et qui avait été assigné à résidence dans son chalet de Suisse pendant sept mois avant de recouvrer la liberté en juillet dernier, a reçu quatre récompenses pour son long-métrage, et notamment celui du meilleur réalisateur.
"Merci, merci, merci"
"Je n'ai pas l'habitude de faire des discours mais puisque ce film s'est terminé 'en tôle', je voudrais remercier tous ceux sans qui ça n’aurait pas pu se passer. Tous ceux qui m'ont soutenu : ma femme et ma fille, mes associés et tous mes autres amis", s’est exprimé, ému, le Franco-Polonais. "Merci, merci, merci", a-t-il simplement ajouté sous les applaudissements du Théâtre du Châtelet, à Paris.
The Ghost Writer, qui a réalisé environ un million d'entrées, raconte l'histoire d'un nègre littéraire engagé pour terminer les mémoires du Premier ministre britannique. Le long-métrage a également reçu le César de la meilleure adaptation et récompensé Robert Harris et Roman Polanski à cette occasion. Le film du Franco-Polonais a aussi été primé meilleur montage, exécuté par Hervé de Luze. Et enfin Alexandre Desplat, compositeur dans The Ghost Writer, a obtenu le César de la meilleure musique pour la deuxième fois de sa carrière.
Des dieux et des hommes, sacré meilleur film
Quant à Des dieux et des hommes, le favori des César, n’a raflé que trois trophées. Mais le film de Xavier Beauvois a tout de même décroché la récompense suprême : le César du meilleur film. Des hommes et des dieux raconte l'histoire des moines de Tibhirine assassinés en Algérie en 1996. Il s’agit d’une oeuvre spirituelle et exigeante déjà vue par 3,2 millions de spectateurs et célébrée Grand prix du jury au dernier Festival de Cannes.
Dans son discours, Xavier Beauvois a eu une pensée pour le cinéaste François Truffaut et a évoqué l'élection présidentielle de 2012 en France. "Je n'ai pas envie que dans la campagne électorale qui arrive, on dise du mal des Français musulmans, j'ai envie qu'on soit avec eux, c'est la leçon de ce film", a-t-il lancé.
Pour la première fois de sa longue carrière, Michael Lonsdale a été primé par son jeu dans Des hommes et des dieux et a remporté le César du meilleur second rôle. Il s’est réjoui que cette récompense arrive, en s’exclamant : "Te voilà petit coquin. Tu as mis du temps. Mieux vaut tard que jamais". Enfin, le film de Xavier Beauvois a également reçu le César de la Meilleure photo, remis à Caroline Champetier.
Gainsbourg rafle trois César
Autre grand vainqueur de cette 36e édition des César : Gainsbourg (vie héroïque). Pour son incroyable incarnation de Gainsbourg, Eric Elmosnino a été salué par le cinéma français avec le César du meilleur acteur. Le long-métrage de Joann Sfar a également remporté le César du meilleur premier film, et celui du meilleur son.
Un César d'honneur a été adressé à Quentin Tarantino. Le réalisateur et acteur américain a promis de "ne pas avoir la grosse tête" à cause de cette récompense. Il a toutefois indiqué qu’il sait "ce que s’est d’être touché dans cet honneur qui m’est décerné : c’est mon cœur qui explose littéralement". L’auteur de Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill et Inglourious Basterds s’est écrié, en conclusion de son discours, en français : "Vive le cinéma !"
A noter également la belle récompense pour Sara Forestier, sacrée meilleure actrice pour son rôle Le nom des gens. Anne Alvaro a reçu le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le bruit des glaçons. Le meilleur espoir masculin a été attribué au Vénézuélien Edgar Ramirez, qui a joué dans Carlos, le film. Et Leïla Bekhti a été primée meilleur espoir féminin pour Tout ce qui brille.