"Une poignée d'irréductibles Gaulois continuent de rire au bec de l'aigle impérial !", s'insurge César, sourcils froncés, au tout début d'Astérix - Le Domaine des Dieux. On est en 50 avant Jésus-Christ, alors que les Romains ont envahi la Gaule. Mais heureusement, un village d'irréductibles résiste encore et toujours à l'envahisseur. Alexandre Astier, le créateur de la série télévisée Kaamelott au scénario et Louis Clichy, des studios Pixar, à la réalisation, ont concocté ensemble le film d'animation Astérix - Le Domaine des Dieux, réalisé pour la première fois en animation numérique. Avant sa sortie mercredi dans les salles françaises, Europe 1 vous en dit plus.
Le contrat est respecté. Dès les premières images, le film, efficace et communicatif, plante le décor. Les personnages ont la caricature tenace et ça marche toujours aussi bien. Obélix est obsédé par les sangliers, les Romains par leur sécurité et Astérix est plus justicier que jamais. Si Alexandre Astier a choisi d'adapter la 17e épisode des aventures d'Astérix, c'est surtout, explique-t-il, pour la remarquable vigueur de son intrigue. L'histoire démarre, comme c'est rarement le cas dans Astérix, dans le camp des Romains. De plus, ô malheur, les Gaulois, pour la première fois aussi, sont à un poil de barbe de voir le ciel leur tomber sur la tête... et de devoir rendre les armes.
On sent les acteurs derrière les personnages. Dans Astérix - Le Domaine des Dieux, point de doublage. Alexandre Astier a choisi et enregistré les voix de ses acteurs avant que les images ne soient réalisées. Au casting, il a donc opté pour des personnalités. Florence Foresti a prêté sa voix à Bonemine, la sémillante épouse du chef gaulois, Elie Semoun au soldat Cubitus et Alain Chabat s'est glissé dans le rôle d'un sénateur de la curie romaine. Quant à Laurent Lafitte, il donne l'impression (très drôle) de s'écouter dans la peau d'un esclave érudit et… irritant. Résultat : l'apparition de ces voix connues fait rire, notamment à contre-emploi. On sent surtout la personnalité des acteurs, qui se sont amusés.
Parce que c'est vraiment drôle. Les initiés noteront une vanne tirée de Kaamelott, pour la touche Astier. Les références à d'autres films, comme au Seigneur des Anneaux (non, on ne dira rien!) ou bien encore au climat social, politique ou environnemental français, sont vraiment bien senties. Sans parler des innombrables clins d'œil historiques, toujours astucieusement décalés. On voit par exemple Abraracourcix, le chef du village, assurer aux siens, debout sur son bouclier et couettes pendantes : "Je vous ai compris"... Mais quand on raconte une blague réchauffée, ça gâche tout. Par Toutatis !