Le conte de fée modernisé. Soixante-cinq ans après le film d'animation, Cendrillon voyage toujours à travers les générations. De l'opéra au théâtre, le conte-légende de Charles Perrault a déjà connu pas moins de 345 adaptations selon les chiffres de l’Institut Suisse Jeunesse et Médias (ISJM). Ce conte de fée qui a bercé notre enfance renaît aujourd'hui sur grand écran dans un film en version 3D, avec le réalisateur Kenneth Branagh aux commandes. L’histoire est toujours la même : une jeune fille martyrisée par sa belle-mère et ses deux filles, puis la finalité tant attendue : la rencontre avec le prince charmant. L’héroïne, incarnée par l'actrice britannique Lily James dans cette nouvelle version, montre son visage humain. Et ça semble plaire : le film figurait parmi les trois meilleures sorties du box-office américain la semaine dernière.
Une thérapie du bonheur. Les contes de fée ne finissent jamais sans le fameux happy end. Selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget, interrogé mercredi midi dans Europe 1 Midi, leurs comportements répondent à une pensée dite "primitive". Les dessins animés contribuent à "alimenter leurs imaginations" pour leur permettre de grandir. Les enfants affrontent "les différents dangers" du récit, en s’identifiant aux personnages, jusqu’au dénouement qui leur procure du bonheur. "C’est important que ça se finisse bien", c’est l’un des critères qui fait le succès des contes de fée, remarque Stéphane Clerget.
Une réponse à des angoisses séculaires. Les thématiques traitées dans les films d’animation sont souvent la peur de l’abandon (Le Petit Poucet), la rivalité œdipienne (Blanche Neige) ou la rivalité fraternelle (Cendrillon). Le film d’animation est un moyen d’évasion mais aussi, pour l’enfant, "une réponse à ses préoccupations les plus profondes", affirme le pédopsychiatre.
Trois modes de pensée. Le spécialiste parle de trois modes de pensée propres à l’enfant quand il se plonge dans un conte de fée : "l’animisme", "l’artificialisme" et le "finalisme". La première concerne plutôt les jeunes enfants. Il s’agit d’une tendance à croire que tous les objets sont vivants. L’artificialisme est la croyance que tout ce qui existe est réel, l’enfant ne fait pas la différence entre l’imaginaire et le réel. Le mode de pensée le plus courant est le finalisme. L’enfant donne sa propre interprétation à l’histoire pour se sentir à l’aise et se procurer un sentiment de jouissance. Trois modes de pensée sur lesquels s’appuient auteurs et réalisateurs pour créer leurs histoires.
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