Un couple divorce. Elle est cantatrice, il est ouvrier. Ce serait un drame conjugal banal s'il n'était raconté dans le premier roman nord-coréen jamais traduit en Europe, "Des Amis" (Actes Sud), ouvrant une fenêtre sur l'un des pays les plus fermés au monde.
"C'est la première fois en Europe que l'on pourra jeter un oeil par la fenêtre de la vie quotidienne en Corée du Nord au travers des vagues provoquées par un divorce", souligne Patrick Maurus, le traducteur du livre de Baek Nam-Ryong publié dans son pays en 1988.
"Pas écrit pour des regards étrangers"
C'était l'époque d'une nouvelle ère littéraire quand les dirigeants du régime et les ouvriers, héros obligatoires des romans, commençaient à être détrônés par des juges, des scientifiques, le couple, la famille... "Ce roman n'a jamais été écrit pour des regards étrangers. Ce n'est pas un brûlot contre le régime, ce n'est pas non plus de la propagande comme on l'entend en occident, mais une fiction littéraire qui se revendique comme telle", insiste-t-il.
Jamais, il n'avait été permis de pénétrer ainsi dans le coeur du pays, hormis "Coréennes", documentaire de Chris Marker en 1959. Même les Coréens du Sud ne connaissent pas leurs voisins du Nord.